L’acte médical consiste en la reconstitution de la moelle osseuse d’un malade grâce à une transplantation de cellules saines issues d’un donneur compatible. C’est ce qui est arrivé à un patient de 33 ans qui souffrait d’une leucémie aiguë myéloïde. Ce dernier a reçu un don de cellules souches hématopoïétiques d’une donneuse, sa propre sœur, dont le système immunitaire est compatible. Le patient avait subi au préalable des séances de chimiothérapie. Résultat : le greffon a pris, le patient est aujourd’hui guéri. Cet acte médical hautement complexe et éminemment pointu consiste en «un traitement immunosuppresseur faisant intervenir les cellules immunocompétentes du donneur contre les cellules tumorales du receveur (malade)», explique le Pr Bekadja, hématologue ayant participé à cet acte médical au même titre que ses confrères faisant partie d’une équipe pluridisciplinaire.

«Le plus dur reste à faire, car il faut surveiller le patient durant trois longues années», souligne le Pr Bekadja. L’unité de greffe de la moelle osseuse dépendant du service d’hématologie et de thérapie cellulaire de l’EHU est la deuxième en Algérie à avoir réussi ce genre d’acte médical après le centre Pierre et Marie Curie d’Alger qui a à son actif plusieurs centaines de greffes de la moelle osseuse ces dernières années. «Notre but est d’assurer des actes médicaux de haut niveau pour permettre la réduction des transferts à l’étranger qui nécessitent des coûts faramineux», indique le Dr Mansouri, directeur général de l’EHU 1er Novembre d’Oran. Un tel acte médical coûte, en effet, pas moins de 400 000 euros à l’étranger. «Nous allons développer la thérapie cellulaire qui permet de soigner de lourdes pathologies telles que les maladies cardiaques, vasculaires et tant d’autres», poursuit le Dr Mansouri.

Cherif Lahdiri