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Revue de presse

Cancer - Radiothérapie : médecins et malades crient au scandale

El Watan | Algérie | 01/02/2013

Après avoir été opéré d’un cancer, un patient ne devrait pas attendre plus de six semaines pour commencer une radiothérapie. Mais en Algérie, aujourd’hui, les patients n’ont pas de rendez-vous avant… 2014. Pourtant, avec l’argent investi dans le chantier de la future Grande Mosquée d’Alger, le pays pourrait acheter plusieurs appareils de radiothérapie. Pour ce lundi, journée mondiale contre le cancer, des malades ont menacé de manifester dans la rue.

«Pour des raisons de saturation de service, la demande étant de très loin supérieure à l’offre, afin d’être équitable et juste envers tous les malades, aucune intervention n’est acceptée, quel que soit l’intervenant.» La note affichée à l’entrée du Centre Pierre et Marie Curie est signée du professeur Afiane, chef de service de radiothérapie. La situation est alarmante : il y a quelques semaines, le professeur Kamel Bouzid, chef du service oncologie du CPMC, a prévenu que les prochains rendez-vous ne pourront être pris qu’en… 2014 ! Alors que le traitement de radiothérapie devrait commencer dans les six semaines qui suivent une intervention chirurgicale. Certains médecins en sont aujourd’hui réduits à repousser une opération pour être sûrs que le protocole soit respecté.

Ce qui laisse le temps à une tumeur de se développer, mais sans radiothérapie, le risque de récidive est trop important. Les yeux rivés sur cette note, une patiente de 31 ans, venue du Bordj Bou Arérridj, s’étonne. «Moi, j’ai pu avoir un rendez-vous ! C’est Sidi Saïd de l’UGTA qui m’a aidée. J’ai été opérée du cancer du sein début 2012 et la radiothérapie devait être programmée en septembre 2012. J’ai traîné quelques semaines sans rendez-vous. J’ai même envoyé une demande au centre de Ouargla, j’ai fait intervenir quelques infirmiers, sans résultat.» Les autres malades, qui n’ont pas de maârifa, «peuvent attendre ou… mourir», témoigne un jeune homme venu de Béjaïa. Un jour de semaine, 10h. Il se présente à la réception pour prendre un rendez-vous pour son frère qui vient d’être opéré d’une tumeur au cerveau.

Réponse : «Revenez dans dix jours.» L’infirmière tente de contenir sa colère et lance : «Il y a des détails que vous n’êtes pas censé comprendre.» Le jeune homme insiste : «Un centre de radiothérapie coûterait seulement 10 millions d’euros et pourrait prendre en charge 3000 malades par an. Avec une soixantaine de centres similaires, l’Algérie pourrait traiter chaque année les 100 000 cancéreux. Notre gouvernement préfère se focaliser sur d’autres projets moins utiles. Ou peut-être que l’Etat se désengage parce qu’il pense que les cancéreux sont condamnés à mourir.»

Petit feu

Au Centre Pierre et Marie Curie, il ne faut pas imaginer des files interminables. Désespérés, les patients, qui n’ont pas de rendez-vous, ne reviennent plus. «Chaque fois, je paie un taxi 6000 DA pour venir de Béjaïa… pour rien ! Je désespère, car le cancer est une maladie qui n’attend pas. J’ai été opérée d’un cancer du sein il y a neuf ans et l’année dernière, je suis tombée de nouveau malade, confie une dame de 65 ans, les larmes aux yeux. Mon cancer a récidivé dans l’utérus. En plus de la maladie qui nous fait peur, le manque de soins nous tue à petit feu.» Selon le docteur Mustapha Moussaoui, président de l’association El Badr, de Blida, «une tumeur maligne opérée doit subir en général un traitement complémentaire de chimio ou de radiothérapie pour éviter la récidive locale, régionale ou des métastases. Car on n’est jamais sûr que toute la tumeur ait été enlevée. Des cellules microscopiques restantes peuvent se développer à nouveau.

Les délais pour compléter le traitement chirurgical sont de six semaines. Dans tous les cas, il n’est pas de six à huit mois !» Les associations d’aide aux malades ne savent plus vers qui se tourner. L’association Nour Edouha s’alarme. Plus de cent dossiers, toutes régions confondues, s’entassent sur ses bureaux depuis 2011 pour tenter de décrocher des rendez-vous en radiothérapie. «C’est à l’Etat de trouver une solution, affirme Samia Gasmi, la présidente. Il faut que tous les ministères s’en mêlent. Je pense qu’il est temps que la CNAS conventionne les structures privées pour les campagnes de dépistage qu’elles lancent régulièrement. Les hôpitaux sont tellement encombrés qu’ils ne peuvent plus admettre de nouveaux malades.»
Constantine : 10% des malades feront des métastases

Environ 70% des 8000 malades du cancer suivis par le Centre anticancer de Constantine, du CHU Dr Benbadis, issus de toute la région Est, nécessitent un traitement combiné : chimio-radiothérapie. Pour cause de travaux et équipement du service de radiothérapie, les patients devant effectuer des séances de radiothérapie ont été dispatchés entre les quatre centres existant à travers le pays : Alger, Blida, Oran et Ouargla.

Mais pourront-ils tenir jusqu’à… 2014 et… 2015 ? Pas si sûr, mais il n’y a aucune alternative. Selon les oncologues que nous avons approchés, «10% d’entre eux feront des métastases». Le service de radiothérapie de Constantine a arrêté toute activité en radiothérapie il y a déjà quelques semaines. Seule la consultation et le suivi sont encore fonctionnels. Selon le directeur du CHU, Abdeslem Rouabhi, «les travaux vont à un rythme maximal au niveau des bunkers devant accueillir le nouvel équipement». Il reste, toutefois, à rapatrier les sources radioactives au Canada (maison-mère).

«Nous avons eu mercredi dernier une séance de travail avec le Commissariat à l’énergie atomique venu expressément d’Alger pour activer ce rapatriement qui demande une lourde procédure du marché international», précise-t-il. Selon lui, «les travaux de climatisation des bunkers seront réceptionnés en février prochain».

Farida Hamadou

Oran : pour une radiothérapie, attendez... 2015

A Oran, les rendez-vous pour une radiothérapie sont aussi programmés pour 2014 et 2015. Les malades rencontrés ont tous dénoncé cette situation qui vire au cauchemar. Au CHU d’Oran, les cas urgents sont prioritaires pour des séances de radiothérapie. Les autres malades doivent patienter. «Nous travaillons avec un seul appareil (cobalt). Le 2e est à l’arrêt vu les travaux d’extension en cours de réalisation pour doubler la capacité.

Au lieu de recevoir 100 malades par jour, nous recevons 50 actuellement», précise le chargé de la cellule de communication. Et d’ajouter : «Nous avons entamé des travaux d’extension d’une enveloppe de 100 millions de dinars. Nous allons nous doter d’un nouveau scanner simulateur plus performant pour localiser la tumeur et d’une nouvelle station de travail pour 200 millions de dinars.» Des séances de radiothérapie sont aussi dispensées à l’hôpital d’El Hassi. «Ma mère n’a pas subi de radiothérapie aujourd’hui.

Le médecin a trouvé quelque chose dans son sang. Je ne sais pas quoi.. », confie une accompagnatrice d’une malade au service de la radiothérapie. Nous avons tenté, en vain, de joindre le professeur du service, sans succès.

Noureddine B.

Propos :

Pr Kamel Bouzi. Chef du service oncologie du CPMC : la Sécurité sociale fait la sourde oreille

La solution est d’évacuer ces malades à l’étranger, vers la Turquie, la Tunisie, le Maroc ou l’Espagne, même dans des établissements privés. C’est un problème qui concerne la Caisse nationale de la sécurité sociale, à laquelle nous cotisons tous. Avec les centres qui existent à Constantine, Alger, Blida, Ouargla et Oran, l’Algérie pourrait prendre en charge 8000 malades par an, 24 heures sur 24. 28 000 malades nécessitent une radiothérapie, ce qui ramène le calcul à 20 000 malades privés de traitement. Le ministère du Travail fait toujours la sourde oreille.

Pr M’Hamed Afiane. Chef du service radiothérapie au CPMC : la demande est supérieure à l’offre

Le problème se pose dans le déséquilibre entre l’offre et la demande. Nous faisons face à une surcharge des malades. En 2012, nous avons traité 2267 dossiers. Nous donnons des rendez-vous en fonction de nos capacités de traitement : ils sont prévus entre juin 2013 et février 2014 selon les pathologies. Une nouvelle machine permettrait de traiter au maximum 2500 patients par an.

 

Dr Mustapha Ghalmi. Responsable du conventionnement à la CNAS : nous n’avons jamais refusé de demande

Toute demande de prise en charge pour la radiothérapie à l’étranger doit d’abord passer par le bureau de la Commission médicale nationale. La décision de cette dernière est irrévocable. Nous ne sommes qu’un bailleur de fonds. La commission traite tous les jours des demandes. Il faut seulement savoir qu’il y a des procédures à respecter : la CNAS ne fait aucune ségrégation entre les malades. Si la commission, présidée par un professeur nommé par le ministre de la Santé, accepte le transfert d’un malade à l’étranger, la CNAS le prendra en charge même s’il n’est pas assuré ou s’il n’est qu’un ayant droit. Nous ne faisons pas le calcul d’épicier.

Nassima Oulebsir

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