Mais le concept a été mis à l’écart depuis longtemps alors qu’il en était à ses premiers balbutiements. Des femmes enceintes sont renvoyées chez elles sous prétexte que le moment de leur accouchement n’est pas encore arrivé, ce qui se révèle souvent un faux argument, puisque ces mêmes femmes accouchent dès leur admission dans une autre structure. Un ballottage qui n’est ni dans l’intérêt de la mère ni dans celui de l’enfant, leur vie étant mise ainsi en danger. Leur enfant mis au monde, c’est à une nouvelle épreuve qu’elles sont confrontées, allongées sur des matelas ou des couvertures à même le sol. L’image de parturientes assises par terre, leur nouveau-né dans les bras, n’est pas une création de l’esprit, mais une réalité que l’on a malheureusement constatée dans de nombreux reportages. On ne peut prétendre à la protection de la mère et de son enfant quand les conditions de prise en charge de l’accouchement et du séjour de la parturiente ne répondent à aucune norme. Des femmes paient de leur vie une telle irresponsabilité et de telles défaillances qui existent encore dans notre pays au 3e millénaire, auquel nous refusons de nous arrimer pour bénéficier des nombreuses avancées enregistrées dans le monde. Des structures bondées de monde et un accueil digne d’une buvette mal gérée, renseignent très bien sur cet aspect et sur la situation de la mère et de l’enfant.

Un état de fait qui se répercute sur la famille algérienne. C’est sans étonnement que l’on constate que la prise en charge des nourrissons et des enfants en général est délaissée, alors que dans les textes c’est l’une des priorités du secteur de la santé. Les affaires de vaccins périmés se suivent et se ressemblent par l’ignominie des intervenants dans ce domaine à mettre en péril la vie des enfants pour une sordide question de profits, mais combien importante à leurs yeux. Des pénuries récurrentes renvoient aux calendes grecques les rendez-vous de vaccination, ce qui peut nuire à la santé de cette frange (infantile), qui doit pourtant être vaccinée à des échéances bien précises. Il est donc impossible de prétendre à la protection de la mère et de l’enfant dans de telles conditions, surtout quand les pouvoirs publics n’agissent pas pour mettre le secteur de la santé sur les rails.

Par Rachida Merkouche