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Revue de presse

Jean-Paul Grangaud, professeur en pédiatrIe, à propos des méningites : “En fait, il existe un vaccin depuis 2007 qui a prouvé son efficacité” ; Cas de méningite en Algérie : “Ils sont isolés et ne constituent pas une source d’inquiétude”

El Moudjahid | Algérie | 20/01/2013

Dans cet entretien, qu’il a bien voulu nous accorder, le professeur Grangaud, pédiatre de très longue date, nous éclaire sur les tenants et aboutissants de cette maladie à déclaration obligatoire, sans toutefois verser dans un alarmisme de mauvais aloi. D’autant plus que les pouvoirs publics ont déployé de grands moyens pour éradiquer cette maladie. Mais laissons plutôt la parole au spécialiste…

Professeur, alors qu’on pensait que cette pathologie avait été éradiquée, on parle de plusieurs cas de méningite actuellement. Quelles en sont les causes principales, à votre avis ?

Laissez-moi d’abord-vous expliquer ce qu’est cette maladie. En effet, sous le nom de méningite, on désigne une inflammation des méninges, généralement d'origine infectieuse. Cette inflammation peut s'accompagner d'une atteinte du cerveau qui est précisément protégé par les méninges. On dit « les méninges », car en effet, ce que l'on appelle parfois simplement « la méninge » est un organe qui protège le cerveau et la moelle épinière et qui est composé de trois membranes, la dure-mère, qui tapisse les os du crâne et les vertèbres au niveau du canal rachidien, la pie-mère, qui contient de nombreux vaisseaux sanguins, et l'arachnoïde sous laquelle se trouve le liquide céphalo-rachidien. Ce liquide protège le cerveau en cas de traumatisme et il peut contenir des cellules qui vont se multiplier pour lutter contre l'infection lorsque celle-ci survient. Cette infection peut être due à des bactéries ou à des virus : on distingue des méningites dites « à liquide clair » et des méningites dites « purulentes ». Les méningites à liquide clair sont dues à différents virus, et elles sont bénignes dans la grande majorité des cas. Elles ont été également, pendant longtemps, dues au bacille tuberculeux, mais sont devenues exceptionnelles grâce à la vaccination systématique des nouveaux nés par le BCG. Les méningites purulentes sont dues à différents germes qui se trouvent dans l'environnement des personnes, et en particulier, des jeunes enfants et des personnes âgées dont la particularité est d'avoir des défenses immunitaires faibles. Il existe en effet des germes qui se trouvent dans le rhinopharynx de tous les individus et qui sont susceptibles de franchir la muqueuse rhino-pharyngée et de pénétrer alors dans les méninges. Schématiquement, on peut envisager trois situations : la première concerne un germe appelé le méningocoque, parce qu'il a été identifié chez un patient auquel on avait fait une ponction lombaire lors d'une méningite purulente. Il existe différents types de ce germe, et il est possible de les distinguer (A, B, C, W135…). Ils sont responsables d'épidémies favorisées par la promiscuité et les fortes concentrations de personnes, et peuvent être à l’origine d'évolutions foudroyantes. La seconde situation concerne d'autres germes, dont les deux plus fréquents sont le pneumocoque et le bacille de Pfeiffer, connu sous le nom de « hémophilus influenzae ». Ces deux germes font normalement partie de la flore du rhinopharynx et peuvent, à l'occasion d'une modification de leur environnement, devenir virulents et franchir la muqueuse pharyngée et provoquer une méningite.

La troisième situation concerne une situation inappropriée dans le domaine de l'hygiène hospitalière. Cette situation, malheureusement assez fréquente il y a trente ou quarante ans, est aujourd'hui exceptionnelle, mais peut toujours réapparaître si les principes de base de l'hygiène hospitalière (asepsie rigoureuse dans la pratique des actes, stérilisation des instruments et des surfaces…) ne sont pas respectés. Une des façons de diagnostiquer cette situation est d'identifier le germe en cause qui fait partie de l'environnement de l'établissement. En d'autres termes, les germes responsables de ces méningites sont ceux que l'on peut retrouver dans des prélèvements faits au niveau des surfaces de travail, sur les instruments, ou sur les personnels soignants.

Comment expliquez-vous cette soudaine recrudescence de la méningite ?

Je ne pense pas que l'on puisse parler de recrudescence. Il est toujours possible d'enregistrer à un moment donné dans un établissement un ou deux cas de méningite. Par contre, ces cas doivent être obligatoirement déclarés, et d'autre part, il faut se donner les moyens, dans chaque structure de santé, d'isoler le germe en cause, et, lorsque c'est nécessaire, de procéder aux mesures de prévention qui sont bien codifiées, mais pas toujours strictement respectées.

Quels sont les symptômes de la méningite ?

On doit toujours penser à la possibilité d'une méningite lorsqu'un patient se présente avec une fièvre élevée, des vomissements et des maux de tête. De plus, à l'examen, on peut retrouver ce que l'on appelle une « raideur de la nuque », c'est-à-dire qu'il est difficile et douloureux de fléchir la tête sur le tronc du patient couché. De toutes façons, le message à faire passer est que devant des maux de tête, de la fièvre et des vomissements, on doit consulter d'urgence, et surtout, ne pas prendre d'antibiotiques avant qu'un diagnostic n'ait été établi.

Quelles sont les personnes les plus exposées à cette pathologie ?

Ce sont les jeunes enfants et les personnes âgées. Les jeunes enfants parce qu'ils ne sont pas immunisés, et c'est la raison pour laquelle il est important de les vacciner, et les personnes âgées parce que les capacités de leur immunité faiblissent à partir d'un certain âge qui varie d'une personne à l'autre.

Par quels moyens peut-on l'éradiquer ?

Quand on parle d'éradiquer, cela suppose que l'on est capable de faire disparaître le germe responsable de la surface de la Terre. Cette condition ne peut être envisagée que si ce germe responsable ne se reproduit que chez l'homme. Jusqu'à présent, cette situation n'a été rencontrée que pour la variole, et l'OMS espère pouvoir la concrétiser d'ici quelques années pour la poliomyélite, mais dans tous les cas de figure, l'éradication de la variole et celle espérée de la poliomyélite nous ont montré que les chemins de l'éradication étaient semés d'embûches.

Alors qu’en est-il de la prévention, y a-t-il un vaccin ou un traitement efficace ?

La prévention des méningites repose sur trois armes : l'identification du germe chez les sujets qui ont pu être contaminés par le malade. Cette procédure est essentiellement pratiquée en cas de germes susceptibles de provoquer une épidémie, ce qui est le cas du méningocoque. On donne alors un traitement par un antibiotique, la spiramycine, à toutes les personnes ayant été au contact du malade. La seconde arme concerne la vaccination. Son principal intérêt est de réduire la circulation des germes responsables des méningites. Vu les progrès réalisés dans ce domaine, un certain nombre de vaccins ont pu être mis au point et sont utilisés dans un grand nombre de pays. C'est le cas de la vaccination contre la méningite à méningocoque, qui a été utilisée dans notre pays en cas d'épidémie et qui est systématiquement pratiquée à titre préventif pour les pèlerins. Le vaccin contre l'hémophilus influenzae a été introduit dans le calendrier vaccinal national en 2007, et les pédiatres ont recommandé l'introduction du vaccin anti-pneumococcique chez tous les jeunes enfants.

Pensez-vous que cela soit suffisant à votre avis ?

En fait, ces mesures tout à fait souhaitables doivent s'accompagner d'une information de tous les personnels de santé, mais également du grand public, sur la nécessité d'une part, de respecter scrupuleusement les instructions réglementaires concernant les maladies à déclaration obligatoire, et de veiller, d'autre part, à la mise à la disposition des laboratoires, d'un personnel compétant et du matériel suffisant, permettant d'identifier tous les agents microbiologiques responsables des méningites. Une troisième arme enfin, réside dans le bon usage des antibiotiques. En effet, les bactéries deviennent de plus en plus résistantes aux antibiotiques, en raison de leur prescription abusive et injustifiée dans un certain nombre de maladies virales.

Qu’en est-il de la prise en charge du patient ?

En cas de méningite, le patient doit être systématiquement hospitalisé pour recevoir un traitement antibiotique en cas de méningite purulente, et pour surveiller l'évolution de son état en cas de méningite à liquide clair. Cette hospitalisation permettra en outre d'identifier précocement les atteintes motrices et neuro-sensorielles afin de réduire au maximum d'éventuelles séquelles.

Entretien réalisé par Wassila Benhamed

Cas de méningite en Algérie : “Ils sont isolés et ne constituent pas une source d’inquiétude”

Le Pr. Grangaud a insisté sur l’introduction du vaccin anti-pneumocoque pour les enfants et personnes âgées pour réduire le risque de contamination par la méningite à pneumocoques.

Le Pr Jean-Paul Grangaud, spécialiste en pédiatrie, a estimé que « les cas de contamination par la méningite ont enregistré un net recul en Algérie depuis l'introduction en 2007 de la vaccination contre Haemophilus influenze dans le cadre du calendrier national de vaccination.» Et d’ajouter : « les enfants de 3, 4 et 5 mois se font vacciner contre Haemophilus influenze et une dose de rappel est prévue au cours de leurs deux premières années.»

Selon le spécialiste, l'apparition, de temps à autre, de certains cas de contamination par la méningite est chose ordinaire. Néanmoins, le Pr. Grangaud a insisté sur l’introduction du vaccin anti-pneumocoque pour les enfants et personnes âgées pour réduire le risque de contamination par la méningite à pneumocoques. Il a déclaré que « dans les années 1990, où cette maladie avait touché plusieurs wilayas, grâce à une bonne maîtrise de la situation on a empêché, depuis, l'apparition d'autres cas.» Il a appelé dans ce sens, à doter les laboratoires des moyens nécessaires à même de faire les analyses permettant de détecter la contamination par la méningite, conformément aux normes internationales en vigueur. Le ministère de la Santé, de Population et de la Réforme hospitalière avait indiqué que « les cas de méningite enregistrés récemment dans certaines régions du pays sont isolés et ne constituent pas une source d'inquiétude.» Le conseiller chargé de la communication au ministère, M. Salim Belkessam, a souligné que « la situation n'est pas épidémique. Il s'agit d'une situation très normale et que des cas pareils sont enregistrés chaque année, ajoutant que la situation n'est pas grave et que ces cas ne sont pas source d'inquiétude.»

Il a indiqué les « cas de Blida sont dus à la mauvaise stérilisation du matériel médical alors que les cas enregistrés à M'sila sont d'origine bactérienne.»
Il a précisé que « les autorités locales ont pris toutes les mesures nécessaires pour éviter la contamination, rappelant que l'Algérie n'a enregistré aucun cas endémique de cette maladie depuis des années.»

Wassila Benhamed

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