Il a précisé que le guide doit tracer un cadre scientifique «qui fera émerger l’accès à des soins performants et garantis par des médicaments efficaces et à coûts abordables». Un état des lieux sur la situation de la prescription médicale en Algérie, à travers des études sectorielles réalisées dans 21 wilayas du pays dans les différents centres de santé publique, est débattu et étudié. Ce qui est peu reluisant, selon les spécialistes qui déplorent une mauvaise organisation dans la chaîne de soins à tous les niveaux à travers le pays.

Ces études réalisées dans 20 wilayas du pays permettront «non seulement d’identifier les points forts et les points faibles de notre système de soins de base, mais fourniront une occasion de comparer nos prestations avec celles d’autres pays afin de tirer profit des différentes expériences qui existent à travers le monde, particulièrement dans les pays en voie de développement», a-t-il expliqué. D’ailleurs, des données statistiques sur les systèmes de santé basées sur 111 statistiques relatives aux indicateurs de santé dans 60 pays présentées par M. Chabouni, statisticien, classent l’Algérie au bas de l’échelle, au 52e rang. Elle est en revanche au 35e rang sur 11 pays du Maghreb et du Machrak. L’Algérie est donc loin des Objectifs du Millénaire, surtout lorsque l’on constate que la mortalité infantile est de 41 pour 1000 naissances. Par ailleurs, l’absence d’une sectorisation et du médecin de famille a davantage compliqué la prise en charge des malades algériens, selon les spécialistes.

L’expérience cubaine dans le domaine pour l’amélioration justement du système en place est l’une des approches présentées lors de ces travaux. Le professeur Devos, spécialiste des systèmes de santé en Amérique latine, a souligné que le système cubain est l’une des approches qui méritent d’être étudiées. «Il s’agit d’un système intégré qui concerne la prévention et le curatif. Mais tout est basé sur la prévention qui sera assurée par le médecin de famille. Ce qui évitera à de nombreux malades d’arriver aux traitements de troisième classe qui se feront dans des instituts spécialisés, tels que le cancer, la gynécologie et autres. Un médecin et une infirmière prennent en charge environ 1000 malades dans un secteur donné», a-t-il souligné. Une expérience qui a donné ses fruits, a précisé Pr Devos.

Djamila Kourta