Peu après, le ministre s’est rendu dans la daïra d’El-Abiodh Sidi-Cheikh dont le secteur sanitaire vient d’être renforcé et étoffé par un contingent de 17 médecins généralistes et de 4 spécialistes. Au niveau de cette structure sanitaire promue au début de l’année 2005 au rang de secteur sanitaire, il a passé en revue tous les services en fonction et s’est rendu au chevet des malades pour s’enquérir sur les difficultés rencontrées par les médecins, notamment en ce qui concerne les équipements médicaux et la chirurgie en particulier. Des contraintes de taille aussi bien pour les médecins que pour les patients qui sont le plus souvent orientés vers le secteur sanitaire du chef-lieu de wilaya distant de 130 kilomètres.

Le personnel médical de ce secteur n’a pas manqué de faire part au ministre du manque de moyens matériels adéquats pour assurer la bonne marche du service de chirurgie et parfois même les consultations de base, bien que les disponibilités financières le permettent pour leur acquisition. A ce propos, le ministre a mis l’accent sur la nécessité de rigueur dans la gestion financière en insistant qu’il ne tolérerait plus jamais les dépenses orientées vers l’accessoire.

Au chef-lieu de wilaya, troisième et dernière étape, au cours de cette même journée, le ministre, en arpentant tous les services, s’est longuement intéressé jusqu’à une heure tardive de la soirée sur la qualité des soins dispensés aux malades dans le secteur sanitaire Mohamed Boudiaf, tout en relevant au passage de nombreuses carences et dysfonctionnements liés au laisser-aller, parmi lesquels le manque d’hygiène dans les services, la défectuosité du réseau d’émulsion d’oxygène dans certains pavillons très sensibles et, signe d’incurie évident, des travaux d’aménagement du bloc opératoire non achevés et octroyés en dehors des règles régies par le code des marchés publics.

La seconde journée de la visite du ministre de la Santé et de la Population a été consacrée au centre de santé de la commune de Kreider, suivie par une seconde visite au secteur sanitaire de Bougtob.
Lors de la séance de travail qui devait clôturer sa tournée à travers la wilaya d’El-Bayadh, tenue au siège du lycée de Bougtob, le ministre de la Santé a annoncé la reconversion des 2 centres de santé, implantés respectivement à Kreider et Chellala, en polycliniques, ajoutant dans la foulée que toutes les salles de soins seront progressivement revues et redimensionnées dans un futur très proche pour être élevées au rang de polycliniques et ceci dans le souci de concrétiser l’option de médecine de proximité qui sera généralisée à travers tout le territoire national.

Il s’agit, a-t-il dit, d’assurer un soutien et un accompagnement en effectif de toutes les petites structures sanitaires existantes par l’octroi d’un montant de 50 millions de DA pour la wilaya d’El-Bayadh inscrit dans un vaste programme de rattrapage qui sera exclusivement destiné aux priorités, tout en mettant l’accent sur l’équilibre qui sera créé entre les équipements et les moyens humains par l’affectation de médecins spécialistes.

Au cours de cette séance de travail, on a appris également qu’une enveloppe financière de 240 milliards de centimes a été allouée au secteur de la santé de la wilaya pour la seule année 2006 ainsi que 75 milliards pour l’acquisition d’ambulances, 3 milliards de cts pour les équipements collectifs et enfin 86 autres milliards de cts pour la réalisation de 3 polycliniques à travers la wilaya dont le choix du lieu d’implantation sera laissé à la wilaya. 15 opérations sont ainsi inscrites au titre de l’année 2006 pour une enveloppe financière de 615 milliards de centimes au profit de ce secteur. L’infrastructure sanitaire de la wilaya compte 3 secteurs sanitaires, 2 polycliniques, 18 centres de santé avec maternité rurale, 15 salles de soins, totalisant 380 lits et un effectif de 80 médecins généralistes et 25 spécialistes répartis entre les différentes structures sanitaires des 22 communes pour une population estimée à 260.000 âmes. A elle seule, la wilaya d’El-Bayadh détient un taux de natalité de 1,92 %, soit le plus élevé de la moyenne nationale.

Hadj Mostefaoui