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Revue de presse

Baptiser la nouvelle faculté de médecine d’Alger du nom de Pierre Chaulet

El Watan | Algérie | 16/10/2012

Tous ceux qui ont connu le professeur Chaulet sont unanimes à dire que c’était un grand homme à la fois pour ses qualités humaines exceptionnelles, pour sa compétence professionnelle très élevée en médecine, accompagnée d’une maîtrise parfaite de «l’art» de la pédagogie où un humour fin y avait sa place et enfin pour son engagement politique sans faille pour la libération de son pays : l’Algérie.

La Chaîne III de la Radio nationale a rediffusé, samedi 6 octobre, dans la matinée, une interview où il traitait surtout des questions liées à la politique de santé, mais aussi celles en rapport avec les droits de l’homme dont il avait été désigné vice-président de l’Observatoire. L’entretien est très enrichissant à tous points de vue. Il serait très souhaitable qu’il soit encore rediffusé à une tranche d’horaire de forte écoute, au moment où le maximum d’auditeurs se trouvent dans leur foyer et non au travail.

Les idées exposées par le professeur Chaulet, en matière de santé publique, forcent le respect. Elles ont toujours tenu compte de la réalité du moment tout au long de presque soixante ans- si on compte son travail au cours de la guerre de libération-, des efforts soutenus pour que les soins touchent le plus grand nombre d’Algériens et surtout les plus démunis (médecine gratuite). Je suis persuadé que tous les citoyens qui l’ont directement connu (étudiants, malades, personnel médical, collègues dans l’enseignement supérieur, etc.) ou qui ont écouté ses déclarations à la radio ont dû penser qu’il réunissait absolument toutes les qualités pour devenir un très bon ministre de la Santé.

Question : s’il ne l’a pas été, est-ce parce qu’il n’était pas musulman ? Si la réponse est «oui», c’est que le système politique qui s’est instauré après l’indépendance a carrément tourné le dos à la déclaration de Novembre 1954 qui se voulait rassembleuse de toutes les tendances politiques, en vue du combat libérateur et de tolérance à l’égard de toutes les confessions religieuses des filles et fils de l’Algérie. M. Chaulet aurait mieux fait, et de loin, par rapport à un certain ministre de la Santé qui s’est distingué par la non-reconnaissance de sa responsabilité dans la grave pénurie de médicaments, qui a duré de nombreux mois et qui s’est cru habile en opposant le mensonge aux médecins qui, à titre individuel ou à travers leurs organisations professionnelles ont attiré l’attention aussitôt sur la gravité de la situation vécue par le secteur de la santé. Je parle de ce qui me regarde, car j’enseigne depuis quelques dizaines d’années la sociologie des organisations et du travail. Mes collègues et moi apprenons aux étudiants que l’affectation à tous les postes de travail doit se faire sur la base des compétences des candidats - y compris aux plus hauts niveaux de responsabilité, comme ceux des ministres - et non pas sur des bases de régionalisme, d’appartenance religieuse, politique ou autres critères de clientélisme et de népotisme.

Enseignant en sociologie, j’ai été, bien entendu, collègue de Mme Chaulet durant tout mon parcours professionnel à l’Université d’Alger, avant qu’elle ne prenne sa retraite. Je témoigne qu’elle ressemble beaucoup à son mari pour ses qualités humaines, sa bonté, sa générosité, sa modestie et son humilité. Et, elle lui ressemble aussi par sa très haute compétence acquise dans son propre domaine professionnel : la sociologie rurale. Elle avait soutenu une thèse de doctorat d’Etat sur la terre et les fellahs et je pense aussi qu’elle aurait fait un très bon ministre de l’Agriculture. A-t-elle était marginalisée pour la même raison que son mari ? Il est fort possible qu’il y ait une autre raison.

Les époux Chaulet ont gardé les mêmes convictions que celles qui les ont animés au début de leur engagement politique pour l’Algérie. Ils n’étaient pas «manipulables» et incapables de revirements «en fonction du sens du vent». Ils ne pouvaient en aucune manière être «achetés» par des privilèges comme ceux accordés aux faux moudjahidine.

Les époux Chaulet n’ont rien demandé comme «récompense» pour leur participation à la guerre de Libération nationale, car ils ont estimé, modestement, qu’ils n’avaient fait que leur devoir à l’égard de leur patrie. Depuis l’indépendance, ils ont vécu, honnêtement, de leur travail rémunéré. Belle leçon pour tous les escrocs, les combattants de la dernière heure, les faux patriotes et les harkis reconvertis. Les époux Chaulet n’ont jamais caché toute la sympathie qu’ils ont gardé à l’égard de Abane Ramdane et de Ben M’hidi. Ils ont sauvé le premier des «griffes» des paras français pour qu’il soit, en fin de compte, assassiné par ses «frères de combat». Ils sont restés fidèles à l’esprit de ces deux grands noms de notre guerre de Libération.

A-t-on voulu, en les marginalisant, leur faire payer cette fidélité ? Nombreux sont les Algériens, certains très connus, d’autres anonymes qui, comme les Chaulet, ont été marginalisés après l’indépendance malgré leurs hautes compétences, chacun dans son domaine, et leur engagement contre le colonialisme.

Tout cela parce qu’ils n’ont pas cautionné le coup de force du nouveau système politique instauré dès l’indépendance. Certains ont payé de leur vie leur engagement politique autre que «l’officiel», d’autres se sont longtemps ou définitivement exilés à l’étranger et enfin ceux qui, comme les époux Chaulet, ont choisi de rester au pays pour mieux le servir. Certains d’entre eux sont connus, les plus nombreux ne le sont pas et ont travaillé et/ou continuent de travailler honnêtement et «patriotiquement» pour leur pays, dans l’ombre.En ce qui concerne le dernier vœu de Pierre Chaulet, celui d’être enterré aux côtés d’Henri Maillot, j’apporte un petit témoignage : au cours d’un entretien que j’ai eu avec le professeur Chaulet et son épouse en mon domicile, nous avions parlé de ceux que j’appelle «les oubliés de l’histoire officielle», qui sont les militants de la cause nationale de confession non musulmane (chrétiens et juifs).

Il m’avait appris, chose que j’ignorais, que le précédent nom de l’hôpital de Bab El Oued n’était pas celui d’Henri Maillot, le martyr de notre guerre de libération, mais celui d’un autre Maillot qui avait un autre prénom.

J’avais trouvé étonnant que les autorités aient gardé ce nom plusieurs dizaines d’années après l’indépendance, alors qu’il suffisait d’un simple changement d’un prénom pour marquer la reconnaissance de la nation au martyr Henri Maillot.

J’ai gardé l’idée la plus importante de ma présente contribution pour la fin : en conclusion, je suggère que la nouvelle faculté de médecine, en construction à Châteauneuf, porte au moment de son inauguration le nom de Pierre Chaulet en signe de reconnaissance de tout le peuple pour tout ce qu’il a fait pour la libération et la construction de son pays, de notre pays : l’Algérie, lui l’Algérois de naissance.

Alimazighi Kamel : professeur de sociologie

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