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Revue de presse

Réactions suite au décès de Pierre Chaulet : à pas feutrés, le médecin des pauvres s’en est allé

El Watan | Algérie | 07/10/2012

«Peu importe où j’irai après la mort, car des deux côtés, j’ai des amis qui m’attendent» (Anonyme). Si le nom de Chaulet doit être rattaché à un vocable, il ne peut l’être qu’avec celui de lutte. En en faisant son credo, aussi bien au cours du combat libérateur où, jeune homme d’extraction européen, il côtoyait Franz Fanon, Rédha Malek, Abane Ramdane, qu’au cours de sa vie professionnelle consacrée aux plus humbles. Il ne considérait pas l’Algérie comme une halte historique, mais comme sa Marianne première.

Au lendemain de l’indépendance, chèrement acquise, il se jeta corps et âme dans le combat contre le dénuement social et la précarité sanitaire, combat qu’il n’achèvera pourtant pas.

L’une des pathologies qu’il combattait le plus eut raison de lui. Il aura choisi un 5 octobre pour partir. Serait-ce la survivance de cette âme rebelle qui ne reculait devant aucun défi ? Pierre Chaulet, tel le «laboureur» de La Fontaine qui sentait sa mort prochaine, réunissait le Comité algérien de lutte contre la tuberculose dont il était le président, en ce pluvieux samedi 17 décembre 2011, pour procéder à la remise du témoin à l’un de ses plus jeunes pairs.

Témoin dont il avait hérité, lui-même, de son confrère Djillali Larbaoui, disparu depuis peu. Ils auront été, probablement, le seul tandem national constitué autour d’une cause commune, celle de l’âpre lutte contre la tuberculose, appelée jadis phtisie et qui décimait des cohortes entières d’individus. Invalidante quand elle n’était pas mortelle, elle laissait de profonds stigmates sociopsychologiques dans le corps social. Elle fut la première affection morbide, après le paludisme, à mobiliser tous les moyens humains et matériels, dérisoires du reste, de la jeune nation. Le génie, qui a présidé au lancement de cette épique bataille, a été similaire à celui de ceux qui ont déclenché la révolution du 1er Novembre 1954. Point de généraux, mais des troupes pour l’insurrection armée ; point de médecins, mais des aides-soignants et des infirmiers pour lutter contre le bacille de Koch.

Revenir sur le parcours de cet humaniste, militant des causes justes, ne serait que redondance avec ce qui a pu être écrit sur les Chaulet, sur Pierre et Claudine, son épouse, qui ont été de tous les combats. Je m’astreindrais, pour ma part, à parler de ce «médecin de campagne» qu’a été le professeur Chaulet au cours de nombreuses rencontres dans les profondeurs du pays, notamment dans l’ancien département du Titteri qui allait des confins sud de Blida à ceux des monts des Ouled Naïl et de l’Ouarsenis au Djurdjura. Il pouvait reconnaître aussi bien le microscopiste de Aïn Boucif que l’aide-soignant de Messaâd. La pièce maîtresse du programme de lutte contre la tuberculose a été, pour rappel, la vaccination indiscriminée au bacille de Calmett et Guérin (BCG), lancée en 1968 et intégrée réglementairement par le décret présidentiel de 1969, la rendant obligatoire dès la naissance.

Tel un rouleau compresseur, elle a agi sur tout le territoire national. En plus de la vaccination, deux autres éléments vont se surajouter pour constituer le trépied sur lequel reposera tout le programme ; il s’agissait du dépistage biologique et du traitement standard. Encore désargenté, le pays ne pouvait se payer ni laboratoires ni appareillages de radiologie. Le déficit chronique en ressources humaines médicales était d’une tragique évidence. Faisant fi des velléitaires levées de boucliers scientistes, le professeur Chaulet et ses quelques pairs «déléguaient» courageusement des prérogatives médicales aux paramédicaux pour le dépistage par l’examen direct des crachats, geste simple et rapide, et la mise en route du traitement selon le schéma standard.

Au bout d’une décennie, les résultats probants donnaient raison au flair des initiateurs du programme algérien, qui inspirera l’organisation onusienne en charge de la santé, qui le recommanda à plusieurs pays et dont certains n’accusaient aucun retard en matière médicale. Rencontré au siège de l’OMS à Genève, en septembre 1996, où il était consultant international, il m’avouait que la nostalgie du pays le «démangeait», qu’il aimerait y retourner le plus tôt possible.

Il aurait certainement souhaité que le système national de santé de son pays, pour lequel il nourrissait de généreux desseins, le prenne en charge dans son ultime combat pour la survie. Malheureusement, il en a été autrement.

Farouk Zahi

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