La vaccination reste la seule manière de prévenir et d’éviter de créer des handicaps et des séquelles dus aux bactéries de la méningite même si les résultats de guérison ne sont pas a 100 %. Selon le docteur Arrada, chef du service pédiatrie de l’hôpital Parnet, «même si les statistiques et les chiffres n’existent pas, les cas de méningite qui provoquent des séquelles sont importants». Une enquête réalisée entre 2003 et 2007 dans son ce service de pédiatrie a révélé que sur 262 nourrissons à risque, 40 % ont connu des séquelles graves dues a la méningite. C’est pour interpeller, sensibiliser et prévenir contre les séquelles de cette maladie que la Fédération algérienne des personnes handicapées a organisé hier une journée «plaidoyer» pour débattre la problématique du vaccin contre la méningite. Sachant que ce dernier est à visée préventive, l’objectif est d’entendre les professionnels de la santé et les responsables de la tutelle sur la possibilité d’introduire le vaccin dans le calendrier vaccinal. Il faut savoir que la méningite est causée par plusieurs types de bactérie, aussi dangereuses les unes que les autres, et qu’en 2008, le calendrier national de vaccination a eté élargi avec l'introduction d'un nouveau vaccin contre le bacille (l'haemophilus influenzae b) provoquant méningites et pneumonies.

Cause majeure de morbidité et de mortalité chez le jeune enfant dans le monde, l'haemophilus influenzae b est une bactérie responsable d'environ 400.000 à 700.000 décès par an dans le monde, principalement dus à des méningites et pneumonies. En Algérie, le nombre de cas de ces méningites bactériennes purulentes est de 23,9%. L'incidence est passée de 7,16 cas pour 100.000 habitants en 2000 à 1,87 cas pour 100. 000 habitants en 2007. A noter que l'hib est responsable de 90% de toutes les infections traitées chez l'enfant (méningite et pneumonie). Toutefois, le vaccin contre la bactérie pneumocoque, très dangereuse, à l’origine de la méningite, n’existe pas encore chez nous. «En Algérie, la pneumonie est la cause de 19% de la mortalité des enfants de moins de cinq ans. Les infections pneumococciques continuent d’être une menace réelle sur la vie de nos enfants en Algérie et à travers l’Afrique et le Moyen-Orient», a déploré le professeur en pédiatrie, Jean-Paul Glangeaud, estimant que «cette tendance ne doit pas continuer, car il y va de la santé de millions d’enfants». Ce spécialiste a indiqué qu’«il est nécessaire de prendre des mesures appropriées pour réduire l’incidence des maladies pneumococciques». Ainsi, «les professionnels de la santé, ainsi que les parents ont pour devoir de placer la prévention au centre des préoccupations». Selon cet expert, «la prévention passe nécessairement par la vaccination». Dans ce sens, le vaccin conjugué immunisant pour 13 sous-types (stéréotypes) de pneumocoque et des programmes de vaccination ont démontré leur efficacité à lutter contre les infections pneumococciques.
La prévention efficace doit donc se poursuivre, en particulier avant l’âge de 5 ans, recommandent les professionnels de la santé et de l’Organisation moniale de la santé (OMS).

Qu’est-ce que la méningite ?

La méningite est une inflammation des méninges, soit les membranes qui recouvrent le cerveau et la moelle épinière. Il existe plusieurs types de méningites suivant l’infection qui les cause. Méningite virale. Elle se manifeste surtout l’été. Elle commence habituellement par une infection des voies respiratoires supérieures (IVRS). Ses symptômes sont ceux d’un rhume (fièvre, toux sèche, nez qui coule) ou d’une grippe (fatigue, douleurs musculaires, fièvre). Elle est alors relativement bénigne. Elle guérit généralement d’elle-même, sans traitement particulier et sans laisser de séquelles. Méningite bactérienne. Elle est plus rare. Elle peut entraîner des complications graves et causer des lésions permanentes au cerveau ou à d’autres organes. Le calendrier de vaccination couvre l’immunisation contre les bactéries principales pouvant causer une méningite. Cependant, il est impossible d’éliminer tous les risques d’infection bactérienne des méninges. Heureusement, ces dernières années, le nouveau calendrier de vaccination inclut la protection contre les bactéries pouvant causer la méningite. Cela a fait diminuer fortement le nombre de cas de méningite bactérienne. On doit traiter une méningite d’origine bactérienne par des injections intraveineuses d’antibiotiques aussi rapidement que possible afin de prévenir les complications. Celles-ci peuvent survenir rapidement. la méningite se transmet par des gouttelettes de sécrétion en suspension dans l’air lorsqu’une personne infectée éternue tousse ou postillonne. Elle se transmet aussi par contact direct ou indirect avec la salive d’une personne infectée.

Nouveau vaccin plus performant en 2013

Dans la catégorie des méningites bactériennes, la méningite B était le seul germe qui n'avait pas encore son vaccin. Il y a désormais un espoir pour vaincre la méningite B. Des chercheurs australiens ont publié les résultats d'une étude dans la revue britannique The Lancet. Les tests, réalisés sur 539 adolescents en Australie, en Pologne et en Espagne, ont conduit à des résultats positifs : «Le vaccin développé par l'équipe médicale garantit une protection contre 90% des souches de méningocoque B», analyse Peter Richmond, de l'université d'Australie occidentale, qui a conduit l'étude. «Les résultats sont prometteurs, le vaccin semble efficace et sans effet indésirable notable.» Le médecin met toutefois en garde : «Ce n'est qu'une première étape.» Si le vaccin en phase de test a bien entraîné la production d'anticorps, des tests cliniques doivent encore avoir lieu avant d'entrevoir une commercialisation.
En Europe, d'autres laboratoires s'attellent aussi à l'élaboration d'un vaccin qui pourrait voir le jour en 2013. Sans pour autant complètement faire disparaître le risque d'épidémie. «La méningite tous types de germe confondus est facilement transmissible d'un individu à l'autre, en cas de contact proche ou prolongé », indique Sébastien Hantz qui, s'il reconnaît les avantages d'un vaccin, souligne aussi parfois les difficultés à le mettre en place chez une population : «Même s'il est efficace, on a parfois du mal à implanter un vaccin. Mais c'est sûr qu'on peut s'attendre à une diminution notable, voire une disparition du nombre d'infections à méningocoque.»

Farida Larbi