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Revue de presse

Jean–Paul Grangaud. Professeur (Pédiatre) : «La vaccination antipneumococcique permet de réduire la mortalité»

El Watan | Algérie | 17/06/2012

A l’occasion de la célébration de la Journée de l’enfant africain, le 16 juin, dédiée cette année aux droits de l’enfant handicapé, avec pour thème : «Le devoir de protéger, de promouvoir et de réaliser», le Pr Jean-Paul Grangaud, pédiatre, revient dans cet entretien sur l’importance de la vaccination d’une manière générale et contre les infections pneumococciques en particulier chez les enfants de moins de cinq ans.

Un acte de prévention contre ces maladies aux conséquences désastreuses. Le handicap, qui est le thème choisi cette année pour célébrer cette journée, figure parmi les conséquences de ces maladies et constitue un drame pour les familles de ces enfants et aussi une cause des préoccupations pour le système de santé en raison des coûts de la prise en charge de ces enfants atteints de ces lourdes séquelles, précise le Pr Grangaud. Il a ainsi recommandé la vaccination contre ces germes qui présentent de plus en plus de résistances aux antibiotiques.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les infections pneumococciques sont l’une des premières causes de décès chez les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans dans le monde, et on estime qu’elles causent jusqu’à 2 millions de décès d’enfants dans le monde chaque année. Quel est le moyen pour leur éradication ?

Ces chiffres publiés aussi bien par l’OMS que par l’Unicef montrent bien la gravité du problème de santé que représentent les infections pneumococciques, mais, par contre, ils ne soulignent pas la gravité des séquelles liées à ces maladies (retard mentaux, troubles de la motricité, surdité, épilepsie…) qui peuvent être observées chez les survivants et qui constituent un drame pour les familles de ces enfants et une cause de préoccupation pour le système de santé, aussi bien en raison des coûts que la prise en charge de ces enfants atteints de lourdes séquelles nécessite de disposer en quantité suffisante d’un personnel qualifié dans le domaine. Il faut noter que depuis le début des années 2000, l’OMS avait recommandé aux pays d’introduire la vaccination contre trois germes, le méningocoque, l’hémophilus influenzae, et le pneumocoque, qui sont tous les trois responsables de méningites purulentes de l’enfant, et dont deux d’entre eux, l’hémophilus et le pneumocoque sont également responsables d’infections des voies respiratoires, qui peuvent être mortelles.

Ces vaccins ont été effectivement introduits avec succès, notamment en Amérique du Nord et en Europe, mais n’ont été que peu introduits dans les pays en développement, en raison du coût du vaccin, et ce, bien que des études coût/efficacité aient pu montrer l’intérêt de ces vaccins. En Algérie, le vaccin contre l’hémophilus influenzae a été introduit en 2007 et, d’autre part, le vaccin antiméningococcique est pratiqué chez les pèlerins. La communauté des pédiatres est, dans sa grande majorité, favorable à l’introduction de la vaccination antipneumococcique, ainsi que cela a pu être constaté à l’occasion de plusieurs réunions scientifiques organisées dans plusieurs villes du pays, et notamment lors d’une réunion de la Société algérienne de pédiatrie tenue en mai 2011, au cours de laquelle des recommandations ont été faites dans ce sens et transmises à la direction de la prévention du ministère de la Santé. En effet, actuellement, les méningites à pneumocoque viennent, dans notre pays, au premier rang des méningites purulentes de l’enfant, et les affections respiratoires à pneumocoques constituent une cause importante de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.

Quels sont les avantages de la vaccination précoce contre cette infection ?

Cette vaccination permet de réduire la mortalité des jeunes enfants de moins de cinq ans ainsi que les séquelles liées à la méningite à pneumocoque. De plus, elle présente, par ailleurs, deux intérêts majeurs : d’une part, actuellement du fait d’une utilisation non codifiée de la prescription des antibiotiques dans le monde, le pneumocoque est un germe qui devient de plus en plus résistant aux antibiotiques. Dans les pays où la vaccination a été introduite, on a pu constater une diminution de la circulation des souches résistantes, d’autre part, comme tous les germes, les pneumocoques se reproduisent en infectant des sujets qui n’ont pas été immunisés ; la vaccination a pour effet d’augmenter le nombre de sujets immunisés, et donc de réduire le nombre de pneumocoques en circulation, puisque ces germes ne peuvent plus coloniser les organismes des enfants vaccinés et s’y reproduire. De ce fait, on a constaté dans les pays où la vaccination antipneumococcique a été instaurée chez les jeunes enfants une diminution des affections pneumococciques graves chez les personnes âgées qui ont tendance à perdre leur immunité.

A l’occasion de la Journée internationale de l’enfant et la Journée de l’enfant africain, que recommandez-vous en termes de vaccination et du respect du programme élargi de vaccination ?

A l’occasion de telles journées, il est utile de rappeler à tous que la vaccination n’est pas un acte à portée individuelle, mais qu’elle doit protéger l’ensemble de la population pour éviter la circulation de germes qui peuvent être responsables d’épidémies comme nous en avons connues par le passé, d’où la nécessité du strict respect du calendrier vaccinal national. On considère, en effet, que pour éviter toute réapparition d’une maladie relevant de la vaccination, la couverture vaccinale (c’est-à-dire le pourcentage des personnes qui relèvent de la vaccination, doit être supérieur à 90%). D’autre part, la célébration de ces journées doit nous inciter à nous interroger sur la qualité des prestations fournies par tous les intervenants, qu’il s’agisse des personnels de santé qui se trouvent en première ligne, tout statut d’exercice confondu, que des structures de soutien et des gestionnaires. Enfin, ces journées peuvent être pour nous l’occasion de réfléchir à l’actualisation de notre calendrier vaccinal.

Quelle est la situation exacte des programmes de vaccination contre l’infection pneumococcique en Algérie ?

Actuellement, cette vaccination ne figure pas dans notre calendrier vaccinal, et, personnellement, je le regrette, dans la mesure où la démonstration de son efficacité et de son efficience ont déjà été faites ailleurs. Je pense qu’il est de toute façon très important de renforcer, dès à présent, le potentiel des laboratoires d’analyses et leur organisation en réseau, afin qu’ils soient prêts à jouer leur rôle dans le domaine de l’évaluation lorsque ce vaccin sera introduit dans le calendrier vaccinal.

La vaccination figure parmi les objectifs du millénaire à atteindre pour réduire la mortalité infantile. Qu’en est-il exactement ?

Notre pays a adhéré aux engagements concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement. Le quatrième de ces objectifs concerne la mortalité des enfants de moins de cinq ans (qu’on appelle encore mortalité infanto-juvénile, ou TMM5), qui devrait être réduite, d’ici 2015, des deux tiers par rapport à nos chiffres de 1990. A cette époque, la mortalité infanto-juvénile était de 76,0 pour 1000. Cela signifie que pour atteindre cet objectif 4 des OMD, nous devrions atteindre en 2015 un chiffre de 25,3 pour mille. Compte tenu du fait qu’en 2009 le taux de mortalité infanto-juvénile était de 29,1 pour 1000, et que durant les cinq années précédentes le taux de mortalité infanto-juvénile a baissé chaque année de 0,1 pour mille, il est peu vraisemblable que nous atteinons cet objectif. L’introduction de la vaccination antipneumococcique pourrait toutefois nous aider à le faire.

Djamila Kourta

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