La maladie de Crohn a commencé, il y a quelques années seulement, à être connue à Constantine dans le milieu hospitalo-universitaire. Jusque là elle était plutôt «détectée» comme un vulgaire mal d’estomac pour lequel était prescrit une médication parfois contraire si ce n’est nocive. Aux symptômes trompeurs, diarrhées et douleurs abdominales, en ce sens qu’elle invite les individus qui en sont victimes, du moins nos concitoyens, à recourir rapidement à l’automédication et surtout l’usage de produits qui en augmentent la persistance des douleurs, voire les mettent en situation de complication évidente.Si la maladie de Crohn est compliquée et complexe, le régime alimentaire prescrit à posteriori aux personnes atteintes est des plus drastiques et pratiquement hors de portée de modestes bourses, d’autant plus que certains produits ne sont pas disponibles sur le marché national. Pour permettre à sa fille d’avoir une vie normale, une constantinoise se déplace périodiquement en Tunisie pour l’achat de produits de consommation adaptés alors que le traitement médical, lui-même, est encore plus coûteux. Il n’en devient donc que plus évident que les personnes vulnérables socialement sont les premières à pâtir de cette pathologie.Toutefois, dans certains cas, la possibilité d’une intervention chirurgicale n’est pas à écarter, elle contribue très souvent
à en atténuer l’impact. Mais il faudrait quand même qu’elle soit détectée à temps et non pas qu’elle soit l’objet de spéculations multiples avant son identification. Ce qui n’est malheureusement pas le cas.D’une part à cause de la négligence des uns et des autres au sein des milieux de la médecine et ensuite en raison d’une incompétence avérée.

Par A. Lemili