A l’horizon 2014, le nombre d’algériens hypertendus atteindra les 4,5 millions d’individus, attestent le plus sérieusement du monde les spécialistes. Le pire est que le HTA est le facteur déclenchant de quelque 90% des maladies cardiovasculaires.

Plusieurs facteurs endogènes et exogènes contribuent à la croissance de ce fléau dans notre société, notamment les nouvelles habitudes alimentaires et la consommation excessive du salé et du sucré, la sédentarité, l’environnement social, la génétique et le stress… Il suffit pour se rendre compte de l’ampleur de ce phénomène de faire un tour dans les cabinets de consultation de cardiologie, des pavillons des urgences ou des centres d’hémodialyse ou un grand nombre de patient sont dialysés suite à l’évolution d’une hypertension artérielle (puisque le diabète et l’hypertension artérielle sont les deux premières causes d’insuffisance rénale chronique) …

M. B. Ali âgé de 67ans nous en parle dans la salle d’attente de consultation de néphrologie : « Je suis hypertendu depuis une dizaine d’années, je suis soumis à un régime sans sel, ce qui n’est pas facile et je prends une tonne de médicaments d’ailleurs que je ne sais même plus comment répartir sur la journée ». « Je suis paralysée depuis une année suite à un accident vasculaire cérébral après un pic hypertensif, ceci a chamboulé ma vie et celle de mes enfants » rapporte Mme Baya assise sur sa chaise roulante. Diabète et hypertension artérielle sont fréquemment associés, et concourent tous les deux à détruire les organes nobles dont le cerveau et les reins, Mme Zhira ajoute que « je suis diabétique et hypertendue depuis 20 ans, je suis presque aveugle, cardiopathe et on vient de m’annoncer que je souffre d’une insuffisance rénale chronique sévère qui pourrait nécessiter une dialyse ». Tant de témoignages qui attestent que l’hypertension artérielle est une maladie chronique aux graves conséquences sur le cœur, les yeux, le cerveau et les reins et qui nécessite une prise en charge par de lourdes thérapeutiques et un suivi régulier à vie.

Le seul remède à ce fléau du XXIe siècle, qualifié « de tueur silencieux », est la prévention par des règles diététiques (moins de sel, de sucre et de graisse), l’arrêt du tabac, une activité sportive régulière et l’encouragement des mères à l’allaitement maternel pour prémunir leurs enfants contre l’HTA.

Lamia Baiche