Ce constat semble identique un peu partout dans les wilayas du pays à cause des raisons difficiles à déceler dans ces circonstances, d’autant que la tutelle n’a pas éclairé la situation et ne cesse de tirer à boulets rouges sur les fournisseurs de médicaments et de produits de soins. En revanche, du côté du personnel, les praticiens maintiennent leur bras de fer avec la tutelle sur des revendications qui ne datent pas d’hier.

De nombreux citoyens, médecins et infirmiers ont tiré la sonnette d’alarme depuis un certain temps suite aux anomalies constatées dans ce secteur. Des anomalies qui semblent être les conséquences des réformes engagées dans ce secteur depuis des années où la décentralisation de la gestion au niveau local et la répartition ainsi que le rattachement des structures de santé causent encore des problèmes de fonctionnement.

Cette pénurie de médicaments et de matériels consommables constitue un problème majeur. De nombreux patients doivent se procurer des seringues pour se faire administrer des médicaments en cas d’admission au service d’urgence. Vu la situation, les citoyens de la région d’Aïn Defla se sont habitués à prendre leurs dispositions avant leur hospitalisation. En plus de cela, l’hygiène au niveau des structures de santé nécessite plus d’attention d’autant que les infections nosocomiales continuent de nuire à la santé du personnel médical et paramédical, des patients et même des visiteurs.

S’agissant de moyens, le personnel médical n’arrive pas à comprendre cette dégradation brusque de la situation au niveau de ce secteur. La pénurie de certains produits de base nécessaires au fonctionnement des hôpitaux, y compris les médicaments à usage hospitalier complique cette situation. A titre d’exemple, les poches utilisées dans la collecte du sang, les réactifs d’analyses de sérologie et d’autres produits sont touchés par cette pénurie. Le plus grave, c’est l’absence de vaccin antirabique, ce qui veut dire que la rage peut gagner rapidement du terrain du moment que les chiens errants ne sont pas abattus dans les communes rurales ; des mesures pourtant nécessaires à prendre automatiquement pour protéger la population. Les structures de santé de cette wilaya éprouvent d’énormes difficultés pour s’approvisionner en vaccins et médicaments lors de leur déplacement au niveau central (Alger).

Ce qui signifie que le problème n’est pas local mais de dimension nationale. Selon des sources bien informées, ce dysfonctionnement est probablement dû au nouveau mode d’achat des médicaments et produits à usage hospitalier, lequel intègre les fournisseurs privés alors qu’auparavant l’Etat s’occupait de cette opération. Si l’implication du privé dans le processus d’approvisionnement de ces structures de santé et son influence négative sur leur fonctionnement est confirmée, cela démontre que la situation est encore grave et que des mesures urgentes doivent être prises pour remédier à ces anomalies qui nuisent à la santé du patient.

Madani Azzedine