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La nouvelle république | Algérie | 07/11/2006
Les spécialistes algériens qui ont passé au scanner l'état de l'environnement en 2003 et ont analysé la situation des villes notent que «seulement 66,5% des logements à usage d'habitation sont raccordés au réseau d'évacuation des eaux usées». L'urbanisation accélérée et anarchique explique cette tendance à la baisse du taux de raccordement aux réseaux, y compris pour l'eau potable. Aucune ville n'est épargnée par la pollution des oueds qui reçoivent à la fois les rejets urbains, les rejets industriels et même des rejets hospitaliers que l'on a tendance à négliger. Ces oueds ont atteint un seuil alarmant de pollution alors qu'à une période pas très éloignée, on y pêchait le poisson d'eau douce.
Depuis 2001, avec la création de l'Office national de l'assainissement (ONA), il y a une volonté de remédier à cette situation. Ainsi pour Alger, trois stations d'épuration sont en cours de rénovation ou de construction : Baraki, Reghaia et Beni Messous.
Le gouvernement est tenu de prendre en charge les agglomérations côtières, sur tout le littoral, conformément aux engagements internationaux de l'Algérie en matière de protection de la Méditerranée dans le cadre du dispositif mis en place par la Convention de Barcelone.
La nouvelle politique de l'eau appliquée depuis quelques années
pour faire face au risque de pénurie de cette ressource accorde une
place importante aux ressources non conventionnelles dont font partie les eaux
usées épurées.
Au plan national, le programme du gouvernement concernant l'assainissement
prévoit la mise en service à l'horizon 2009 de 28 nouvelles stations
d'épuration avec l'objectif de porter la capacité d'épuration
des eaux usées de 200 millions de mètres cubes par an à 600
millions de mètres cubes par an, un volume qui sera totalement dédié à l'agriculture,
a-t-on annoncé officiellement.
L'expérience, en matière d'assainissement comme en d'autres domaines, a montré qu'il ne suffit pas de décider, ni même de réaliser les objectif physiques, les points faibles de la démarche algérienne sont dans la gestion et l'entretien des systèmes et des équipements, en l'occurrence les stations d'épuration, les réseaux d'assainissement et les stations de relevage. La wilaya d'Alger a la chance de bénéficier de l'apport des experts de Suez Environnement qui interviennent à travers la société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEEAL).
Autre point important : la réutilisation des eaux usées épurées dans l'agriculture. On sait qu'une proportion non négligeable de cultures est actuellement irriguée à l'aide d'eaux usées brutes qui sont récupérées à partir de retenues spécialement aménagées à cet effet.
Résultat : à Djelfa, la consommation de la salade cultivée sur des parcelles irriguées avec des eaux usées non épurées a entraîné une épidémie de typhoïde qui a envoyé à l'hôpital près d'une centaine de personnes. Quand des paysans manquent d'eau et qu'un oued-égout passe à côté de leurs parcelles cultivées, souvent ils pompent son eau fortement polluée pour l'irrigation. Or, ces oued-égouts, c'est à dire souvent un filet d'eaux usées noirâtres, véhiculent des eaux usées collectées sur leur passage à partir des rejets des agglomérations et des zones industrielles.
Il est fréquent qu'un système de canaux-seguia bien visible achemine ces eaux usées (parfois à partir de brèches faites dans les conduites d'assainissement) vers les parcelles de cultures. La solution est dans l'épuration des eaux usées et leur réutilisation dans l'agriculture. Mais attention, les eaux usées issues d'un traitement peuvent être épandues sur des terres agricoles cultivées à condition qu'elles soient conformes aux paramètres spécifiques à la qualité de l'eau à usage agricole et après en avoir obtenu l'autorisation de l'administration concernée.
Les spécialistes recommandent de pratiquer cette réutilisation sur l'arboriculture et une stricte surveillance de la qualité des eaux épurées quand il s'agit de maraîchage. La loi interdit leur utilisation pour les crudités ou sur des terrains dont la nappe souterraine sert à la production d'eau potable. Tout cela est aujourd'hui l'affaire de l'ONA.
M'hamed Rebah
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