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El Watan | Algérie | 15/01/2012
La chirurgie ambulatoire, une activité encouragée à l’étranger, semble connaître ses prémices en Algérie. Aucune évaluation n’a encore été faite à ce jour dans les centres hospitaliers publics ou privés algériens. Une activité pourtant en développement dans notre pays grâce à une volonté de fer des chirurgiens et l’évolution galopante des techniques de pointe de la médecine moderne. Un programme d’action régissant cette activité avec des recommandations établies déjà au niveau international serait d’un grand apport aux établissements de santé privés ou publics et à des patients algériens.
L’Association algérienne des chirurgiens libéraux a fait le premier pas dans cette direction en organisant, vendredi dernier, la première journée consacrée à ce thème, à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj à Alger. Une jeune association qui estime que cette activité est aujourd’hui inévitable en Algérie, en raison de son caractère bénéfique, que ce soit pour le patient ou pour l’établissement de santé. «Aujourd’hui, les techniques de l’anesthésie et de la réanimation ont tellement évolué et enregistré d’énormes progrès. Le malade opéré qui séjournait autrefois une semaine en moyenne peut quitter l’hôpital le jour même de son intervention», a souligné le président de l’Association algérienne des chirurgiens libéraux du centre, le Dr Rami Ali.
Ce dernier tient à préciser qu’il est important aujourd’hui de développer cette activité en sensibilisant les professionnels à travers des journées d’information et de formation, en collaboration avec les spécialistes du privé et du public et même des étrangers, afin de partager les expériences. «Car elle constitue une alternative pour le confort qu’elle peut apporter», a-t-il ajouté, en appelant à multiplier les efforts pour encourager cette technique qui reste encore à un niveau insuffisant. Il précise qu’en France, 37% des interventions chirurgicales se pratiquent en ambulatoire, 80% aux Etats-Unis et 70% dans les pays de l’Europe du Nord.
Le Dr Rami a tenu à signaler que cette première journée scientifique est consacrée à tous les aspects de cette chirurgie ambulatoire chez l’adulte et l’enfant à travers différents thèmes, tels que la chirurgie veineuse, les abords vasculaires en hémodialyse, les anomalies vasculaires chez l’enfant, la chirurgie ambulatoire des fentes, la place de l’ambulatoire en chirurgie digestive, etc. Est-ce que les structures privées algériennes sont dotées de moyens pour assurer une telle activité sans l’assistance des hôpitaux publics ? Le Dr Rami estime que les deux secteurs se complètent et ils doivent travailler en collaboration dans l’intérêt du patient.
«La science n’a pas de frontières et les professionnels du privé et du public se complètent», a-t-il insisté. A notre question relative au problème des transferts de malades pris en charge dans le privé vers le public en cas de complications, le président de l’Association des chirurgiens libéraux évite la polémique et estime que le médecin doit respecter une certaine morale et son devoir est de soulager la souffrance des patients. «Dans les structures privées, il y a celles qui sont en mesure de prendre en charge les malades d’une certaine gravité. C’est au médecin de juger de se capacités à assurer certaines prises en charge ou pas. Quant aux complications, elles peuvent survenir que ce soit dans le privé ou dans le public», a-t-il indiqué.
«Il y a des complications imprévisibles qui peuvent exiger une assistance plus lourde que seuls les hôpitaux peuvent fournir», a-t-il conclu. Et de préciser que son association peut travailler en étroite collaboration avec les hospitaliers dans l’optique d’améliorer justement la prise en charge du malade, notamment en chirurgie ambulatoire.
Quelles sont les opérations réalisables en chirurgie ambulatoire ?
Les interventions les plus courantes sont : les extractions dentaires (dents de sagesse), les opérations des varices, les arthroscopies, la cataracte, les hernies, la chirurgie des bourses de l’enfant et de l’adulte, le canal carpien, la maladie de Dupuytren, les ablations de matériel d’ostéosynthèse (les plaques, vis, etc.
utilisés pour réparer initialement les différentes fractures), les interventions gynécologiques (curetage, hystéroscopie, certaines tumeurs du sein). Des interventions de plus en plus complexes sont aussi réalisées en ambulatoire : ablation de la vésicule sous coelioscopie, bandelettes sous-urétrales pour corriger l’incontinence urinaire d’effort, urétéroscopies pour l’ablation des calculs du rein ou de l’uretère, certaines opérations du cancer du sein, de la thyroïde, de la surrénale, l’ablation de ganglions, la chirurgie compliquée du genou, de l’épaule, certaines opérations pour éventration ou reflux gastro-œsophagien, voire certaines opérations neurochirurgicales. Enfin, de plus en plus d’urgences, notamment les traumatismes de la main (plaies, fractures) sont prises en charge sur la journée en ambulatoire.
Djamila Kourta
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