La vaccination des bébés est devenue aléatoire, au gré des disponibilités, et le fait aggravant est qu’on use de passe-droits en procurant le sérum indispensable à certains et pas à d’autres. Certains étant plus cotés que d’autres, selon que les géniteurs bénéficient d’appuis ou pas. Ce qui est indubitablement scandaleux, le népotisme qui sévit dans tous les domaines se jouant même de la vie de petits êtres qui ont un besoin urgent en ce produit afin de continuer à exister ou d’échapper à une infirmité. Si ces pratiques sont déplorables, les pénuries de médicaments, en général, et de vaccins, en particulier, le sont plus d’autant plus qu’elles ouvrent la voie à ce genre d’agissements de la part du personnel paramédical qui en fait un fonds de commerce. On gère les produits médicamenteux et immunisants comme on gèrerait des stocks de marchandises, le ministère en charge de la santé ne semble pas préoccupé par un état des lieux qui frôle la catastrophe et qui fait l’objet de critiques, notamment de la part des malades. Ce qui prime, ce n’est pas la prise en charge d’un problème qui tend à s’éterniser et à prendre de l’ampleur, ce sont des ripostes maladroites pour défendre des actes qui n’ont pour résultat que de miner encore plus un secteur qui périclite inexorablement. Ce n’est pas la dernière sortie du ministre de la Santé qui contredirait les faits, sa réaction aux instructions qui lui ont été données par le Premier ministre prouve qu’il est déterminé à poursuivre sa fuite en avant. Il est à craindre que rien ne puisse mettre un terme à une situation qui n’a que trop duré, il y va de la vie des enfants dans le cas des vaccins, et de celle des malades qui souffrent de pénuries de traitements.

Par Rachida Merkouche