Les traumatismes de la main, contractés notamment en milieu professionnel, constituent un vrai problème de santé publique en Algérie, ont affirmé, récemment à Oran, des chirurgiens participants au 18e congrès national de la Société Algérienne de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SACOT). La chirurgie de la main est "très fine et nécessite des unités spécialisées d'urgence, pratiquement inexistantes dans notre pays. Les malades sont alors contraints d'avoir une prise en charge pour la subir à l'étranger", ont-ils expliqué lors de la troisième et dernière journée des travaux de ce congrès. Elle est également l'une des opérations les plus complexes en raison de la spécificité de cet organe vital "qu’il faut traiter à temps et prendre en considération les fonctions des membranes, nerfs, os et vaisseaux, d’où la nécessité de la création rapide de ces unités d’urgence", ont estimé les praticiens. Par manque de spécialistes, les chirurgiens orthopédistes opèrent avec "beaucoup de difficultés" la main, en se limitant à "recoller la peau sans relier les nerfs", ont fait remarquer des chirurgiens, indiquant qu'ils font dans l'esthétique pour aider psychologiquement le malade sans pouvoir reconstituer les fonctions de la main.

Les participants ont aussi insisté sur la formation dans cette technique "compliquée et très avancée" qui permettra d'assurer le transfert de la technologie et des connaissances, soulignant que "ceci contribuera à l'allègement la facture en devises fortes des soins à l'étranger". Selon eux, la maîtrise de cette chirurgie permettra de prendre en charge les malades à l'intérieur du pays. Toutefois, ils ont salué l'organisation de sessions de formation au niveau du service orthopédie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Ben-Aknoun en collaboration avec le service de chirurgie des membres supérieurs et de la main de l’hôpital Bichat (Paris, France) dirigé par le professeur Christophe Oberlin.