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Le quotidien d'Oran | Algérie | 21/11/2011
Cette situation n'est pas propre à Oran puisque la pénurie est nationale et ce sont tous les malades cancéreux, à travers les wilayas du pays, qui souffrent de l'absence de soins. Les médecins spécialistes tirent la sonnette d'alarme sur les conséquences désastreuses de cette rupture sur les patients qui ne cessent de faire des va-et-vient à l'hôpital sans qu'ils soient pris en charge. Pour le Pr Djilali Louafi, «pour tout malade qui se présente au service, son traitement doit être garanti pour qu'il termine toutes ses cures. Pour l'herceptile, qui coûte cher, entre 12 à 15 millions de centimes l'ampoule, ce sont des cures s'étalant sur une année. Il faut 18 cures. Nous, nous garantissons les 18 cures. Mais on ne doit pas prendre de nouveaux malades. La prise en charge de ces nouveaux cancéreux signifie que pour les anciens malades le traitement n'est plus garanti. Je préfère un malade qui termine son traitement plutôt que de partager le traitement en deux. Résultat c'est comme si nous n'avions rien fait». Un choix difficile à faire pour les médecins mais telle que la situation se présente il faut trancher pour permettre aux malades de bénéficier des soins. «Il faut que le traitement soit complet ou il ne servira à rien du tout», nous explique ce spécialiste. «Les traitements partagés ne seront que du gaspillage. Toutes les cures que le malade aura faites avant n'auront servi à rien. Il y a un phénomène de cumul. La 10ème cure s'ajoute à la neuvième, la 9ème cure s'ajoute à la 8ème, la 8ème cure s'ajoute à la 7ème pour détruire les cellules. Si un malade s'arrête à la 3ème ou la 4ème, il faut ensuite reprendre à zéro. Les cures précédentes n'auront donc servi à rien».
Evoquant l'origine de ce problème de pénurie, le chef de service d'oncologie du CHUO explique que «c'est un problème de planification. L'établissement hospitalier exprime un besoin. Mais le fait que ces besoins soient centralisés pose problème». «Il faut que la PCH soit décentralisée à deux échelons», dira le Pr Djillali Louafi. «Premier échelon régional, deuxième échelon, PCH de wilaya avec son budget. S'il y a une pénurie à Tiaret, c'est à Tiaret seulement. Ce n'est pas dans toute la région ni dans tout le pays. Pour avoir les commandes à temps, il faut que le dépôt s'effectue dans les délais». Plus explicite, le spécialiste souligne que «le laboratoire n'a pas un stock. Il produit selon les commandes. Il ne peut pas immobiliser un capital. Quand vous commandez, il commence à produire, vient ensuite le conditionnement puis l'envoi de la commande. Le médicament est ensuite contrôlé aux services des douanes. Tout cela s'effectue dans un délai de 3 à 6 mois pour que le médicament soit disponible dans les services. Si vous vous prenez 3 mois en retard, cela se répercute automatiquement sur toute cette chaîne. Les prévisions annuelles sont déposées en septembre. Chaque année, on ajoute 10 à 15% et jusqu'à 20% parce que le nombre de malades augmente. C'est donc un problème de gestion de commandes nationales».
Par Mokhtaria Bensaâd
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