Une délégation de haut niveau de l'université Jules-Verne
de Picardie (France), conduite par son président, le professeur Gilles
Demailly, s'est rendue samedi dernier à Béjaïa pour évaluer
la contribution qu'elle doit apporter pour la mise en place des enseignements
en médecine et pharmacie à l'université de Béjaïa
dans la perspective de l'ouverture, dès la rentrée universitaire
2006/2007, d'une faculté des sciences médicales au campus d'Aboudaou.
Son apport se situe au niveau de la conception et de l'équipement d'un
centre hospitalo-universitaire (CHU).
"L'enseignement de la médecine à Béjaïa ne posera
pas de problèmes pédagogiques pour la première année,
mais dès la deuxième année, on sera contraint de faire appel
à la coopération nationale et internationale", a-t-on indiqué
lors de la rencontre de travail ayant eu lieu à l'hôpital Khellil
Amrane, regroupant les responsables des universités de Picardie et de Béjaïa.
Les hôtes de Béjaïa ont insisté sur l'importance que
revêt l'enseignement de la pharmacie, car, selon eux, celle-ci intègre
le CHU. "La formation des pharmaciens passe de plus en plus par l'hôpital.
Le pharmacien est le spécialiste du médicament qui est d'essence
scientifique", a expliqué un intervenant. Un autre mettra l'accent
sur la dimension sociale de la santé, en soulignant que, "le CHU,
doit conforter la santé publique dans toute sa diversité, de sorte
qu'une interaction doit s'établir entre le CHU d'une grande région
et les hôpitaux provinciaux".
Pour sa part, le recteur de l'université de Béjaïa, M. Merabet
Djoudi, signalera que le projet d'ouverture d'une faculté des sciences
médicales suscite d'ores et déjà beaucoup d'enthousiasme
chez les professionnels de la santé et des professeurs de médecine
qui sont plusieurs dizaines à se manifester pour se rapprocher de l'administration
universitaire. Il ajoutera que ce projet, dira-t-il, "n'est ni une réponse
à une quelconque demande populaire ou une demande occulte, mais il résulte
d'une conviction concernant sa viabilité". Il confiera également
qu'un bloc de treize laboratoires de recherche sera en construction dès
ce mois de mai et constituera, selon le premier responsable de l'université
de Béjaïa, une base scientifique capable d'apporter de l'innovation
grâce à l'esprit rationnel et militant des initiateurs du projet.
Kader Sadji