Méconnaissance des dangers

«Pourtant, les mesures de prévention ne sont pas suffisamment respectées en Algérie», selon la Société algérienne de dermatologie, présidée par le Pr Benkaïdali, chef de service dermatologie à l’hôpital Mustapha-Pacha. Protéger sa peau et ses yeux du soleil figure parmi les recommandations phares. Il est important aussi de bien choisir «son écran total», même si, selon les spécialistes, la crème «Ecran total» n’existe pas. Une crème, même avec un spectre large, c’est-à-dire filtrant les UVB et les UVA, reste un filtre et non une barrière infranchissable pour les UV. Donc, nous ne sommes jamais réellement protégés contre les rayons UV, même avec un écran total à indice de protection élevé. De plus, le consommateur algérien doit faire preuve d’une grande vigilance face aux produits cosmétiques «douteux» commercialisés sur le marché. Le plus gros des produits cosmétiques et notamment les crèmes solaires sont contrefaits ou périmés et représentent une réelle menace pour le consommateur. Pour lutter contre les produits cosmétiques contrefaits et protéger le consommateur, le Pr Benkaïdali a appelé à maintes reprises à la création d’une institution de cosméto-vigilance mais ce projet n’a pas encore vu le jour. En attendant qu’il y ait une structure de ce genre en Algérie, la vigilance reste de rigueur. Notons, par ailleurs, que le soleil, en faible quantité, est bénéfique pour la santé et joue un rôle important dans la production de vitamine D. Cependant, une exposition excessive au rayonnement UV peut entraîner différents types de cancer de la peau, des coups de soleil, le vieillissement accéléré de la peau, la cataracte et bien d’autres pathologies oculaires. Il a aussi été prouvé que le rayonnement UV réduisait l’efficacité du système immunitaire.

Augmentation des cancers cutanés

Selon l’OMS, l’incidence du mélanome et des autres cancers cutanés a augmenté au cours des dernières décennies. Selon les statistiques, «entre 2 et 3 millions de cancers cutanés non mélanocytaires et 132 000 mélanomes malins sont enregistrés chaque année dans le monde». Un cancer diagnostiqué sur trois est un cancer de la peau. D’après l’OMS, «au fur et à mesure de la destruction de la couche d’ozone, l’atmosphère perd de plus en plus sa fonction de filtre protecteur et davantage d’UV solaires atteignent la surface de la terre». Ainsi, on estime qu’une diminution de 10% de la concentration d’ozone entraînera l’apparition de 300 000 cancers cutanés non mélanocytaires et 4 500 mélanomes de plus. «L’incidence mondiale du mélanome continue à progresser», alerte l’OMS, rappelant que «les principaux facteurs de prédisposition à ce cancer sont liés à une exposition au soleil dans le cadre des loisirs et à des
antécédents de coups de soleil».

Par Amel Bouakba