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El Watan | Algérie | 06/06/2011
Le débat sur la responsabilité médicale se pose, selon les participants, avec acuité en Algérie en raison d’un vide en matière de textes juridiques et du manque d’informations du côté des magistrats. Lesquels d’ailleurs étaient présents à cette rencontre pour justement mieux s’informer sur la question. Pour le président du Conseil national de l’ordre des médecins, le Dr Bekkat Berkani, il ne faut pas confondre l’erreur avec la faute médicale. Il plaide, en premier lieu, pour la dépénalisation de l’erreur médicale dans le cadre de l’indemnisation civile comme cela se fait ailleurs. «La législation gagnerait à être précisée et changée dans le contenu des différentes dispositions de lois, à savoir le code pénal, le code civil et le code de déontologie médicale», a-t-il préconisé.
Pour lui, il est aussi urgent de passer à la normalisation de l’activité professionnelle médicale publique et privée et arriver au concept d’une médecine de qualité. Pour ce faire, l’Etat doit penser à créer un fonds d’indemnisation car c’est à lui d’être garant du droit du citoyen. Pour ce qui est de la faute médicale, le Dr Bekkat estime que «les affaires doivent être étudiées au cas par cas et tout en ayant à l’esprit que le médecin n’est pas un délinquant». Il précise que près de 350 plaintes ont été déposées par des citoyens depuis dix années. «Souvent, des patients ou leur familles, victimes d’erreurs ou fautes médicales, abandonnent les poursuites lorsqu’ils apprennent qu’il n’y a pas d’indemnisation», a-t-il ajouté. Les malades ignorent leurs droits, soutient un magistrat et signale que «les médecins ne fournissent pas assez d’efforts pour exiger les moyens nécessaires.
L’implication du législateur est importante pour une meilleure protection du médecin et du malade». Pour le président de la Société algérienne de radiologie et d’imagerie médicale, Dr Bendib Nourredine, le problème de la responsabilité médicale se pose quotidiennement d’autant qu’il manque des juristes spécialisés dans le médico-légal. «Cette rencontre sera sanctionnée par des recommandations afin de se prémunir et mieux protéger le personnel médical et le patient», a-t-il souligné avant de préciser qu’il faut définir la responsabilité du praticien. Pour le Pr Bessaha, le président de la Société algérienne de médecine légale, il y a une marge d’erreur acceptable mais il faut que le médecin ait les moyens de se prémunir en cas de problème et préserver la santé du malade.
Djamila Kourta
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