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El Watan | Algérie | 14/10/2006
L’ère de la suspicion semble loin d’être révolue dans les marchés. « Je n’ai plus confiance », avoue une dame rencontrée dans le marché de la Bastille à Oran. Pourtant, « les risques liés à la nourriture ne préoccupent vraiment que près du quart de mes patients », révèle un médecin. En 2005, au sommet de la vague nutriphobe, ils étaient 6 000 consommateurs algériens à s’être intoxiqués par les aliments, indiquent les statistiques officielles. Cette année encore, les nouvelles intoxications suscitent de plus en plus de réactions de panique.
Quatre cas récents de listériose à Oran, provoqués par du lait contaminé, sont même passés quasi inaperçus. « Cette phobie, somme toute compréhensible des esprits, correspond à une hausse du nombre de malades atteints de pathologies d’origine alimentaire », estime un toxicologue. Certes, les statistiques sont incomplètes, mais les chiffres publiés sont suffisamment éloquents. En dix ans, les listérioses ont été multipliées par deux. En cinq ans, le nombre de salmonelloses (les maladies les plus courantes, provoquées souvent par des aliments à base d’œufs) a augmenté de près de 30%. Les foyers de toxi-infections alimentaires collectives (Tiac) ont été estimés à 559 en 2005, soit 103 de plus qu’en 2002. Sur ce total, on recense 3 décès. « D’un point de vue sanitaire, l’insécurité des aliments n’a jamais été si élevée », souligne un toxicologue exerçant à Oran.
Hausse sensible
Cette sensible hausse tient à plusieurs facteurs. D’abord une action moins efficace des administrations de contrôle. Les services vétérinaires ne sont point dotés de matériels. D’aucuns réclament la création d’une brigade nationale d’enquête, dont les compétences devront être élargies à tous ce qui a trait à la sécurité alimentaire. Mais, la principale amélioration du dispositif tient à la constitution, au niveau local, de « pôles de sécurité alimentaire » qui devront coordonner l’action des contrôleurs vétérinaires et de ceux de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Troisième grande cause de la précarité de la situation : l’impératif de sécurité sanitaire, absent à chaque stade de la chaîne alimentaire, de l’agriculteur au commerçant. Vétérinaires et biologistes insistent sur cette « nécessité d’une prise de conscience de tous les acteurs en raison des conséquences dramatiques que peut avoir la moindre intoxication sur la santé des consommateurs ».
De l’avis des biologistes, les efforts devront être portés sur les procédés de fabrication, mais aussi sur la traçabilité. Le but est d’identifier l’origine de chaque produit alimentaire et de remonter le circuit, à la première alerte. « Se nourrir d’aliments dont on n’a pas respecté les conditions de froid, conduit certains consommateurs à se mettre en danger », averti un médecin nutritionniste. Pour ce dernier « ingurgiter une nourriture malsaine, d’origine douteuse, peut être fatal. » Une meilleure coordination des organismes de contrôle et la création d’une agence spécialisée paraissent comme une nécessité, aux yeux des professionnels de la santé.
C. L.
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