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El Watan | Algérie | 15/10/2006
C’est par cette annonce-alerte que le néphrologue Tahar Rayane du Chu Parnet de hussein dey a inauguré le cycle des communications de la deuxième rencontre nationale sur la transplantation des organes ouverte vendredi soir à l’hôtel Sheraton d’Oran. Après avoir rappelé à l’assistance la date de la première transplantation rénale en Algérie qui s’était effectuée au Chu Mustapha Pacha (Alger) le 16 juin 1986, l’orateur dira que depuis ce jour nos spécialistes n’ont effectué que 250 greffes, chiffre en deçà des espérances fixées par rapport aux capacités humaines existantes dans notre pays. Cette faible activité dans la transplantation des reins, qui est devenue dans beaucoup de pays une opération des plus banales, est due selon lui à la « mésentente des équipes devant effectuer ces greffes.
C’est à peu près comme les joueurs d’une même équipe de football dont chacun veut marquer le but à sa manière », ironisa-t-il tout en espérant qu’avec l’avènement du futur Organisme algérien de la greffe des organes que la fédération nationale des insuffisants rénaux, organisatrice de cette rencontre, milite pour sa création. Les choses pourront ainsi changer radicalement et positivement. Evoquant le volet social du malade devant subir une dialyse péritonéale (l’épuration artificielle du sang à partir du ventre), l’orateur stigmatisa le fait que ces patients n’ont toujours pas droit au remboursement des frais médicaux inhérents à ce traitement on ne plus obligatoire pour leur survie, mais très onéreux.
Actuellement, on dénombre 500 patients devant subir cette dialyse péritonéale, et ce chiffre est en constante croissance, dira-t-il, non sans citer une série de propositions allant dans le sens de remédier à cet état de fait. Le plus urgent à faire pour régler le problème de la greffe réside dans l’élaboration d’un programme national de la transplantation des organes qui doit être constamment développé et actualisé. Lui succédant, le professeur Marouni Abou Jawad du centre libanais de transplantation des organes a axé son intervention sur la greffe combinée du rein et du pancréas. Il dira à ce propos que cette opération est délicate, du fait qu’elle est subordonnée à un certain nombre de précautions qu’il ne faut absolument pas omettre ou négliger.
L’erreur, aussi minime soit elle, peut être fatale pour le patient, affirma-t-il en déclarant au passage que son pays a réglé définitivement le volet religieux, que ce soit chez les musulmans, les chrétiens ou encore les druzes quant au prélèvement d’un organe d’un donneur nouvellement décédé. Un débat fructueux s’était instauré sur ce même sujet suite à ces deux communications qui seront suivies par d’autres ayant trait notamment à l’expérience égyptienne en matière de transplantation d’organes prélevés sur un cadavre. Selon le représentant de ce pays à cette rencontre, l’Égypte n’a toujours pas réglé cette question du fait que le mufti de la république refuse de se prononcer tant que les médecins ne se sont pas mis d’accord sur la question de la mort cérébrale du donneur.
Les condamnés à mort voulant faire don de leurs organes était l’autre point débattu par l’assistance qui saura, après intervention du représentant égyptien, que cette question est close dans ce pays qui interdit cette pratique du fait que l’une des conditions sine qua none du don de l’organe est que le donneur soit totalement libre. La date choisie pour la tenue de cette manifestation scientifique (14 octobre), à laquelle prennent part quatre pays arabes (l’Égypte, le Liban, la Tunisie et l’arabie-saoudite) n’est pas fortuite, elle coïncide avec la journée mondiale du don d’organe que l’organisation mondiale avait instituée en 2004, rappelle-t-on. Les travaux de cette rencontre ont pris fin hier soir, avec une réception donnée en hommage à une vingtaine de donneurs d’organes venus de tout le pays.
A. Belkedrouci
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