«Ainsi, au moment où la production nationale est fortement encouragée par les programmes du gouvernement et des lois en vue de promouvoir les médicaments fabriqués localement, il est important de prendre des mesures pour éviter les risques d’intoxication médicamenteuse», explique le professeur Merad. Selon elle, «le surdosage du médicament, ses effets inattendus et indésirables ainsi que certaines interactions médicamenteuses sont autant d’aspects qui ne doivent pas être négligés». Elle a appelé à la vigilance, estimant que «le médicament n’a pas que des vertus. Certains médicaments peuvent devenir extrêmement dangereux à forte dose. Même ceux sans gravité peuvent devenir potentiellement dangereux chez certaines personnes comme les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées, les personnes malades ou déjà sous médicaments». Par ailleurs, l’intervenante a mis l’accent sur l’importance du suivi thérapeutique du médicament qui permet, dit-elle, de «vérifier que le médicament est administré selon la marge posologique». Sur les nombreux cas d’intoxication médicamenteuse rapportés ces dernières années, environ «50% touchent des enfants de moins de 16 ans», ajoutera le professeur Merad, qui précise que «les intoxications aiguës, dont le nombre ne cesse d’augmenter, représentent une cause importante d’admission aux urgences».
La spécialiste a également souligné que «les intoxications médicamenteuses font partie des pathologies accidentelles de l’enfant et dont la survenue est favorisée par des facteurs compor- tementaux et environnementaux». Elle a appelé dans ce cadre à la nécessité de mener «des campagnes de sensibilisation en direction des parents afin d’assurer une meilleure conservation des médicaments et un renforcement de la surveillance des enfants d’âge préscolaire à domicile».

Par Amel Bouakba