Selon Ali Beldjoudi, responsable de l’inspection phytosanitaire de la direction des services agricoles de Constantine, ces affections sont transmissibles à l’homme sous forme cutanée avec des lésions de la peau accompagnées d’anémie et d’une grosse fatigue. De son point de vue, les rongeurs arvicoles mis en cause sont d’autant plus à craindre qu’ils se présentent comme de véritables réservoirs de parasites. A cet effet, notre interlocuteur signale le lancement sur le territoire du sud de la wilaya de Constantine d’une campagne d’éradication de ces rongeurs appelés mériones de Shaw, avec la mise en place d’un réseau de surveillance dans les communes de Aïn Abid, Ouled Rahmoune, El Khroub, Aïn Smara et Constantine où le seuil de nuisibilité constaté par les agents des services agricoles justifiait amplement un tel dispositif.

Ce seuil est fixé à 30 terriers par hectare infesté. Les agriculteurs touchés par ce fléau seront dotés de produits raticides pour éviter qu’il ne se propage aux communes environnantes. On nous signale par ailleurs que cette disposition vise, en même temps que la lutte menée contre les leishmanioses, à la protection des végétaux, notamment les céréales. D’après cet avis autorisé, la mérione de Shaw représenterait un véritable vecteur de cette maladie hautement contagieuse. Par rapport à ces craintes largement justifiées, autant le bureau d’hygiène communal que l’inspection phytosanitaire, se méfient au premier chef du caractère viscéral de ces affections parasitaires qui auraient plutôt tendance à sévir dans les zones rurales.

Or, d’après plusieurs sources concordantes, des personnes affectées par cette pathologie ont déclaré n’avoir jamais séjourné en zones rurales. Une raison supplémentaire qui a incité les autorités locales à placer sous étroite surveillance la commune de Constantine. Ce qui a conduit également les autorités compétentes à émettre plusieurs hypothèses dont la plus plausible concerne la prolifération dans certains périmètres urbains du Vieux Rocher d’élevages bovins et ovins parqués dans des abris de fortune où les règles les plus élémentaires de l’hygiène ne sont pas respectées.

Ahmed Boussaïd