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Revue de presse

Ils disent Non ! à l’incinération des déchets hospitaliers

El Watan | Algérie | 29/04/2011

Nouvelle mobilisation contre l’incinération des déchets hospitaliers : des professionnels de la santé et des associations de protection des consommateurs alertent les ministres de la Santé et de l’Environnement, et le président de la République sur les dangers d’un tel procédé, par ailleurs, mal utilisé en Algérie. Un vrai danger pour la population.

«Le temps de l’incinération des déchets hospitaliers est révolu. D’autant qu’en la matière, en Algérie, nous faisons n’importe quoi ! On continue à brûler nos déchets d’une manière archaïque. Dans la plupart des cas, les virus ne sont pas tués, car la température des fours n’atteint pas les 1200 degrés exigés !» Et voilà que le dossier de l’incinération fait à nouveau parler de lui… Comme l’explique le docteur Souad Boughachiche, médecine hygiéniste au CHU de Constantine, adversaire acharnée des incinérateurs, appuyée par une centaine de médecins, spécialistes ou généralistes, défenseurs de l’environnement, l’incinération est un procédé dépassé.

Récemment réunis pour trouver le moyen d’alerter les pouvoirs publics, les professionnels de la santé ont envoyé le 6 mars dernier une pétition aux ministres de la Santé et de l’Environnement avec une copie au président de la République. Avec eux la très dynamique association pour la promotion de la qualité et de la protection du consommateur de la wilaya de Sétif et d’autres de Bordj Bou Arréridj, Chlef ou encore Mostaganem. Ce n’est pas la première fois qu’un tel SOS est lancé : une lettre avait déjà été transmise le 21 décembre 2010 au Premier ministre, aux ministres de la Santé, de l’Environnement, du Commerce et au wali de Sétif (voir El Watan week-end du 31 décembre 2010, édition n° 91).

Exposés aux dioxines

«Nos hôpitaux sont exposés depuis de nombreuses années aux rejets atmosphériques de l’activité des incinérateurs installés au sein même de nos établissements de santé. Ces incinérateurs empoisonnent l’air, le sol et l’eau avec des polluants persistants et mortifères. Le personnel, les malades et les riverains sont confrontés régulièrement à d’importantes doses de dioxine, de furanes et d’une multitude de substances, rejetées par ces incinérateurs obsolètes et défectueux ou prétendument sophistiqués, souligne les pétitionnaires. Toutes les études scientifiques sur la toxicité de ces substances, cancérigènes, mutagènes, et/ou reprotoxiques, émises par l’incinération dans son pourtour, confirment les risques pour la santé et l’environnement.» Comment alors concilier incinération et traitement écologique des déchets ? Comment peut-on adhérer à l’élimination des polluants organiques persistants (POPs), et autoriser l’installation d’incinérateurs dans nos hôpitaux et envisager l’installation de centres d’incinération à la périphérie de nos villes ? Car il en est justement question.

Un bureau d’études français a publié en novembre 2010 une étude des schémas directeurs de gestion des déchets de soins de la wilaya d’Alger –Lot 2, sur l’implantation de nombreux incinérateurs (voir illustrations), dont El Watan Week-end possède une copie. Azzedine Chenafa, président de l’APQPC Sétif, ne comprend pas cette démarche. «En 2002, les résultats d’une étude de l’OMS, conduite dans 22 pays en voie de développement, indiquaient que la proportion des établissements de santé qui n’éliminent pas correctement leurs déchets de soins est de 18 à 64%, souligne-t-il. L’organisation mondiale, qui pointe du doigt les dioxines, les divers autres polluants aériens toxiques, dégagés par les incinérateurs, préconised’autres techniques que l’incinération. Il faut par ailleurs préciser que ces dernières années, l’Organisation des nations unies pour le développement industriel a participé à la fermeture de 220 incinérateurs, dont 39 en France.»

Cause de cancers

Et de continuer : «Au moment où plusieurs pays font le maximum pour se passer de ces équipements pollueurs, l’étude propose des scénarios obligeant le transport des déchets médicaux des hôpitaux vers les incinérateurs à travers toute la ville d’Alger. Pour atteindre des centres de vitrification. Les machefères (cendres) et les réféomes (résidus captés par les filtres) qui sont extrêmement toxiques doivent, non sans gros risques, parcourir le même itinéraire. Ces déchets seront par la suite acheminés vers des centres d’enfouissement technique de catégorie I qui n’existent pas en Algérie.» Le bureau d’études, à travers le scénario 2, préconise par ailleurs la création de dix fours d’incinération. Ce raisonnement tend à transformer la baie d’Alger en four devant traiter en une heure 150 kg de déchets. «Comment une telle approche, n’ayant fait l’objet d’aucun débat public sachant qu’il y va de la vie d’une grande partie d’une agglomération de plus de 2 millions d’habitants, est-elle possible ? Je pense qu’elle n’a pas dit toute la vérité sur l’impact de l’incinération sur la santé et l’environnement.»

Le professeur Mokhtar Hamdi Chérif, chef de service d’épidémiologie du CHU de Sétif, directeur du laboratoire environnement et santé des Hauts-Plateaux sétifiens et directeur du registre du cancer de Sétif, insiste : «L’incinération des déchets hospitaliers et à l’intérieur du périmètre des agglomérations est un procédé dépassé. D’autant plus que de nombreuses études ont démontré clairement qu’un tel traitement est émetteur de gaz à effet de serre et dangereux pour la santé. Les poussières dégagées par ces incinérateurs sont de géantes cigarettes influant négativement et dangereusement sur la faune et la flore. Elles sont, de plus, source de profilération de nombreuses maladies chroniques.»

Traitement sur site

«C’est prouvé, les dioxines causent différents types de cancers et génèrent les maladies respiratoires. Mêmes les prétendus systèmes visant à limiter l’échappement de ces substances nocives et toxiques à la fois ne peuvent protéger notre environnement.» Les rédacteurs de la pétition attirent l’attention des pouvoirs publics sur un point : «Notre pays n’a pas de véritable politique nationale de gestion et de traitement rationnel des déchets hospitaliers, ce qui explique que dans ce domaine il se trouve en infraction vis-à-vis de sa propre législation, et vis-à-vis de la Convention de Stockholm, ratifiée par l’Algérie, l’engageant à mettre en œuvre les options de l’élimination des POP’s, résultant de la combustion des déchets dont la dioxine, les furanes et les PCB co-planaires.»

Considérant cela, ils proposent un texte interdisant l’acquisition d’incinérateurs par nos établissements de santé, un moratoire pour les incinérateurs actuellement en fonctionnement dans nos hôpitaux, la mise en action d’un véritable programme national de gestion des déchets médicaux qui permettrait une réduction significative des déchets à risque infectieux et l’adoption de solutions alternatives à l’incinération, notamment le traitement des déchets sur le site même de leur génération, par des solutions écologiques et rationnelles. «Par exemple, l’OMS préconise d’opter pour le système de la ‘‘banalisation’’. Celui-ci, se résume en l’utilisation d’une machine fonctionnant à la vapeur. Cette pratique est facile à gérer et ne produit pas d’effets sachant qu’elle n’utilise aucun procédé chimique et possède l’avantage de réduire non seulement de 80% le volume de nos déchets, mais aussi de les stériliser.»

100 millions de Dinars

«En priorisant l’incinération, on fait non seulement l’affaire des industriels motivés par des considérations commerciales et financières, mais on opte pour la solution de facilité.» Le rapport établi en 2007, par un groupe d’experts scientifiques sur les dangers de l’incinération, sur demande de l’Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse (France) est sans équivoque. Sachant qu’il mentionne clairement que l’incinération est la méthode la plus dangereuse au plan de la santé publique, la moins rentable au plan économique, la plus mauvaise au plan sociale, sachant qu’elle génère le moins d’emplois et enfin émet des gaz à effet de serre et bon nombre d’autres produits nocifs et toxiques. «Au vu de l’importance d’un tel dossier qui met en péril la santé et l’environnement du citoyen, l’implication de la société civile, les politiques et les spécialistes est indispensable et incontournable à la fois.

Concernée directement, l’opinion publique doit être informée et associée aux responsables n’ayant pas le droit de traiter administrativement ce dossier comme un banal marché devant consommer un gros budget, souligne un médecin d’Alger. A propos du coût, il faut préciser qu’un four devant traiter annuellement plus de 300 tonnes de déchets d’activité sanitaire revient à plus de 100 millions de dinars. Ce montant n’englobe pas le transport des déchets, l’évacuation des résidus du traitement, les réactifs du traitement des fumées, les combustibles ainsi que les pièces de rechange d’un tel équipement mobilisant d’importantes assiettes foncières pour le traitement et l’enfouissement des résidus…»

Kamel Beniaiche

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