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Revue de presse

Malaise dans l’enseignement de la psychologie

El Watan | Algérie | 22/03/2011

Le constat est beaucoup plus amer lorsque l’on remarque qu’il n’y a de sciences que dans l’appellation de cesdites facultés. Pire encore, lorsque la majorité des étudiants n’arrivent plus à croire à ce qu’ils apprennent, comment voulez-vous quantifier l’efficacité des «psychologues» sur le terrain. Tout le monde sait que les rôles et les tâches des psychologues formés sur les bancs des universités algériennes se compliquent de plus en plus sur les terrains de la pratique.

Faut-il le dire qu’une licence classique était déjà insuffisante pour faciliter la tâche à un(e) psychologue pour exercer convenablement. Que peut-on dire d’un(e) licencié(e) de trois ans aujourd’hui ? D’ailleurs, nombreux sont ceux qui demandent une formation supplémentaire d’une année et plus afin de parfaire leurs approches théoriques et améliorer par là leurs interventions cliniques. La pratique en permanence de stages dans un milieu professionnel s’impose pour tout perfectionnement. Encore plus dans une formation en psychologie qui s’articule souvent sur des hypothèses théoriques. Que peut-on attendre qu’un(e) licencié(e) de trois ans apporte à un(e) patient(e) comme acte thérapeutique ? Est-ce que les trois années de cursus universitaire suffisent pour habiliter un licencié en psychologie à exercer cette noble fonction ? Sachant, préalablement, que même une formation de quatre années reste sujette à plusieurs interrogations, et ce, pour des raisons pédagogiques diverses.

  • La grande majorité des ouvrages crédibles scientifiquement sont en langues étrangères, alors que l’enseignement est dispensé en langue arabe. Dans ce cas, les étudiants doivent faire beaucoup d’acrobaties afin de traduire des textes qui se terminent souvent par être détournés de leur sens initial.
  • La majorité des ouvrages disponibles en langue arabe s’avèrent anciens et dépassés par rapport aux progrès académiques actualisés ici et là dans les différents domaines de recherche concernant cette discipline.
  • Les outils et supports pédagogiques indispensables aux travaux dirigés manquent énormément et parfois ils sont volontairement négligés.
  • La presque totalité des étudiants sont de formation littéraire et ne peuvent suivre les cours scientifiques de spécialité tels que les maths statistiques, la psychophysiologie et la psychopharmacologie par exemple en filière clinique.
  • L’inappétence de la lecture d’ouvrages de spécialité chez l’ensemble des étudiants s’est répercutée également sur la qualité de leur formation. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui sont actuellement sur le marché du travail et ne connaissent rien sur leur spécialité. Ceux-ci vivent actuellement des difficultés énormes dans leur secteur d’activité. Je pense énormément à ceux et celles qui occupent des postes comme psychologues praticiens dans les secteurs de la santé publique.
  • L’alignement des filières de psychologie à la sociologie ramène aux confusions épistémologiques. Ce qui a motivé les étudiants à travers le territoire national à revendiquer ouvertement et avec détermination le retour aux Instituts nationaux de psychologie au niveau même des universités.
  • Nombreux sont les enseignants qui, non seulement n’ont jamais eu d’expérience pratique, mais ne répondent pas aussi aux critères exigés pour enseigner un cours ou un TD (par
    ex : un psychosociologue qui enseigne la psychopharmacologie). Un autre enseignant de profil biologiste (option biologie végétale) qui enseigne la psychophysiologie, etc.)
  • L’inexistence du rapport entre ce qui est offert sur les bancs de la faculté comme bagage théorique et la réalité pratique externe.
  • S’ajoute à cela l’absence totale d’encadrement spécialisé sur les lieux du stage. La conséquence se traduit sur les étudiants qui, souvent, sont livrés à eux-mêmes sur les lieux des services hospitaliers. Raisons qui ont poussé certains médecins chefs de service à porter des réserves concernant l’accueil des étudiants stagiaires de psychologie.
  • L’absence de séminaires scientifiques en matière de psychologie au profit des étudiants reste encore un handicap pédagogique. Sachant que toute filière qui se respecte doit entreprendre régulièrement cette activité afin de rehausser les débats d’idées et le partage d’expériences avec les praticiens de différents horizons professionnels. Je fais allusion au rapport historique de la psychologie clinique avec la psychiatrie en général. Les psychiatres ne sont pas associés dans les tâches pédagogiques dans les facultés de psychologie. Contrairement à ce qu’on constate dans les pays étrangers.
  • L’enseignement de la psychologie en Algérie (toutes filières confondues) jusque-là dispensé dans les facultés nationales, se voit de plus en plus éloigné des «fondements scientifiques» qui le soutiennent. Il y a même quelques enseignants qui appartiennent à des courants islamistes qui vont jusqu’à proposer l’idée de fermeture de cette filière. Le constat est beaucoup plus amer lorsque l’on remarque qu’il n’y a de sciences que dans l’appellation de cesdites facultés. Pire encore, lorsque la majorité des étudiants n’arrivent plus à croire à ce qu’ils apprennent, comment voulez-vous quantifier l’efficacité des «psychologues» sur le terrain s’ils continuent à être victimes d’une mauvaise formation programmée à tous les échelons du niveau universitaire ? Comment exercent-ils convenablement ce métier s’il s’avère qu’ils sont rejetés, voire même exclus des terrains de stages. Il faut dire qu’ils ne bénéficient pas des mêmes avantages que leurs collègues en formation médicale ?

Effectivement, les psychologues cliniciens et les orthophonistes sont les plus habilités à exercer parmi le personnel de santé publique. Leur activité est définie par la loi relative à la promotion et à la protection de la santé.

La protection et la promotion de la santé concourent au bien-être physique et mental et à son épanouissement au sein de la société, et constituent de ce fait un facteur essentiel du développement économique et social du pays.
Malheureusement, la formation n’est pas du tout conforme à ce qu’attend le citoyen lorsqu’il consulte un «psychologue» exerçant dans les centres de santé publique.

Non seulement mal formés, mais ils sont encore loin de toutes les réalités thérapeutiques de la pathologie mentale. Or, pour bien promouvoir et intervenir efficacement à la prévention et à la protection de la santé mentale, il est impératif pour le ministère de la Santé, en coordination avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d’intervenir pour envisager un projet national rigoureux visant à protéger cette «discipline scientifique» qui se décompose au fur et à mesure. Les conséquences de sa dégradation ont poussé certains «diplômés en psychologie» à se reconvertir en charlatans. Il est décevant d’observer quelques praticiens qui touchent d’une façon involontaire à la déontologie de la fonction. Leur pratique occulte est devenue nuisible de surcroît à la santé mentale du citoyen.

Le seul moyen d’arrêter ces exactions et de respecter le citoyen, c’est d’effectuer un véritable effort de remise en forme de la discipline afin qu’elle puisse honorer celui ou celle qui la pratique et permettre par là au citoyen de faire confiance à ses soins. Seules les institutions universitaires à travers le territoire national peuvent ouvrir les portes du savoir sur les récents travaux scientifiques concernant la discipline. Les institutions éducatives et sanitaires peuvent également à leur tour contribuer à faciliter la tâche aux stagiaires ; c’est-à-dire les futurs «psychologues praticiens» pour entreprendre leur action d’une manière efficace. Sinon le malaise persistera !

D’autant plus que les soins exigés à travers ce qui a été décrit sur le statut des psychologues praticiens de santé publique sont parfaitement clairs. Ils englobent :

  • la prévention des pathologies psychiques à tous les niveaux ;
  • le diagnostic et le traitement psychologique de ces pathologies (déficits mentaux et troubles psychiques) ;
  • l’éducation sanitaire : en effet, les psychologues qui sont déjà sur terrain doivent avoir une action préventive, curative, rééducative et de réhabilitation par la prise en charge et le dépistage précoce des troubles de la personnalité de l’enfant, l’adolescent et l’adulte. Ils peuvent exercer une action institutionnelle et une action de formation visant à promouvoir une meilleure rentabilité au sein des institutions sanitaires et éducatives. Ainsi, le niveau de responsabilité impliquée est élevé puisqu’il s’agit d’acte de diagnostic, de thérapie et d’orientation, d’autant plus que l’état de santé mentale d’un individu a toujours des répercussions sur son environnement familial, professionnel et social.

Enfin, il est urgent messieurs les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Santé d’œuvrer à établir dans un premier temps un lien visant à dessiner les objectifs de la formation de nos futurs psychologues praticiens. Ensuite, promulguer une politique claire pour cette catégorie professionnelle. Elle doit viser à leur donner plus de crédibilité sur le terrain. Pour œuvrer dans cette démarche, je vous propose messieurs les décideurs d’ajouter une année en plus de la licence (régime LMD ou classique) pour l’obtention d’un diplôme qu’on pourrait nommer DESP (Diplôme d’enseignement spécialisé en psychologie clinique ou orthophonie) qui sera conclu par un travail pratique dirigé sur un site hospitalier. L’encadrement supposé d’une durée d’une année sera effectué sous l’égide d’un ancien praticien. L’obtention de ce diplôme sera préalablement soutenue par un mémoire de recherche sur un sujet pratique devant un jury constitué principalement de praticiens dans une institution hospitalo-universitaire de préférence.

M. L. : Maître-assistant en psychologiclinique

Mabrouk Laoudj

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