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El Watan | Algérie | 22/03/2011
Faut-il le dire qu’une licence classique était déjà insuffisante pour faciliter la tâche à un(e) psychologue pour exercer convenablement. Que peut-on dire d’un(e) licencié(e) de trois ans aujourd’hui ? D’ailleurs, nombreux sont ceux qui demandent une formation supplémentaire d’une année et plus afin de parfaire leurs approches théoriques et améliorer par là leurs interventions cliniques. La pratique en permanence de stages dans un milieu professionnel s’impose pour tout perfectionnement. Encore plus dans une formation en psychologie qui s’articule souvent sur des hypothèses théoriques. Que peut-on attendre qu’un(e) licencié(e) de trois ans apporte à un(e) patient(e) comme acte thérapeutique ? Est-ce que les trois années de cursus universitaire suffisent pour habiliter un licencié en psychologie à exercer cette noble fonction ? Sachant, préalablement, que même une formation de quatre années reste sujette à plusieurs interrogations, et ce, pour des raisons pédagogiques diverses.
Effectivement, les psychologues cliniciens et les orthophonistes sont les plus habilités à exercer parmi le personnel de santé publique. Leur activité est définie par la loi relative à la promotion et à la protection de la santé.
La protection et la promotion de la santé concourent au bien-être physique et mental et à son épanouissement au sein de la société, et constituent de ce fait un facteur essentiel du développement économique et social du pays.
Malheureusement, la formation n’est pas du tout conforme à ce qu’attend le citoyen lorsqu’il consulte un «psychologue» exerçant dans les centres de santé publique.
Non seulement mal formés, mais ils sont encore loin de toutes les réalités thérapeutiques de la pathologie mentale. Or, pour bien promouvoir et intervenir efficacement à la prévention et à la protection de la santé mentale, il est impératif pour le ministère de la Santé, en coordination avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d’intervenir pour envisager un projet national rigoureux visant à protéger cette «discipline scientifique» qui se décompose au fur et à mesure. Les conséquences de sa dégradation ont poussé certains «diplômés en psychologie» à se reconvertir en charlatans. Il est décevant d’observer quelques praticiens qui touchent d’une façon involontaire à la déontologie de la fonction. Leur pratique occulte est devenue nuisible de surcroît à la santé mentale du citoyen.
Le seul moyen d’arrêter ces exactions et de respecter le citoyen, c’est d’effectuer un véritable effort de remise en forme de la discipline afin qu’elle puisse honorer celui ou celle qui la pratique et permettre par là au citoyen de faire confiance à ses soins. Seules les institutions universitaires à travers le territoire national peuvent ouvrir les portes du savoir sur les récents travaux scientifiques concernant la discipline. Les institutions éducatives et sanitaires peuvent également à leur tour contribuer à faciliter la tâche aux stagiaires ; c’est-à-dire les futurs «psychologues praticiens» pour entreprendre leur action d’une manière efficace. Sinon le malaise persistera !
D’autant plus que les soins exigés à travers ce qui a été décrit sur le statut des psychologues praticiens de santé publique sont parfaitement clairs. Ils englobent :
Enfin, il est urgent messieurs les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Santé d’œuvrer à établir dans un premier temps un lien visant à dessiner les objectifs de la formation de nos futurs psychologues praticiens. Ensuite, promulguer une politique claire pour cette catégorie professionnelle. Elle doit viser à leur donner plus de crédibilité sur le terrain. Pour œuvrer dans cette démarche, je vous propose messieurs les décideurs d’ajouter une année en plus de la licence (régime LMD ou classique) pour l’obtention d’un diplôme qu’on pourrait nommer DESP (Diplôme d’enseignement spécialisé en psychologie clinique ou orthophonie) qui sera conclu par un travail pratique dirigé sur un site hospitalier. L’encadrement supposé d’une durée d’une année sera effectué sous l’égide d’un ancien praticien. L’obtention de ce diplôme sera préalablement soutenue par un mémoire de recherche sur un sujet pratique devant un jury constitué principalement de praticiens dans une institution hospitalo-universitaire de préférence.
M. L. : Maître-assistant en psychologiclinique
Mabrouk Laoudj
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