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El Watan | Algérie | 24/07/2010
En effet, parmi ces derniers, un grand nombre, affilié aux différentes caisses de sécurité sociale conventionnées avec les pharmacies Enimed, n’est pas au bout de ses peines. Les ordonnances ne sont pas honorées car les étagères sont pratiquement vides et les vendeurs font grise mine devant ces clients particuliers, notamment les asthmatiques, cardiaques, diabétiques et bien d’autres. À cette situation lamentable, un employé de l’Endimed nous déclare ceci : « Les dernières commandes de médicaments sont restées lettre morte. Nous avons demandé les raisons de ce retard à notre tutelle. Mais contre toute attente, nos responsables nous disent qu’ils sont eux-mêmes à la merci des importateurs et distributeurs privés. »
Plus inquiétant encore, « l’Endimed sera dissoute avant la fin de l’année en cours dans le cadre d’un programme de privatisation », avance notre interlocuteur. Effectivement, cette entreprise met en vente, nous dit-on, aux mieux offrants, un lot de 284 officines pharmaceutiques situées dans 39 wilayas dont celle de Guelma. Ainsi, la prise en charge des assurés sociaux malades chroniques, leurs ayants droit et les démunis sociaux, sensés obtenir leurs médicaments dans le cadre du tiers payant, c’est à dire sans paiement à la caisse de l’officine, n’est plus pratiquée par manque de produits. En attendant, le « système D »… la débrouillardise est de mise. En d’autres termes, les malades achètent les médicaments dans d’autres pharmacies et se font rembourser par l’assurance, deux mois plus tard, dans les meilleurs cas. Un malade indigné nous déclare : « Je suis asthmatique, mon traitement de fond coûte plus de 12 000 DA, remboursables à 100%, et ils n’ont même pas de la ventoline (un broncho-dilatateur) », et d’ajouter : « Je suis en détresse respiratoire, je n’ai pas d’argent. La pharmacie privée me fera-t-elle crédit en attendant mon remboursement ? »
Par Karim Dadci
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