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El Moudjahid | Algérie | 24/01/2010
La création d'un comité national des hépatites et l'attribution d'un budget de 350 milliards de centimes à l'association ont permis à tous les malades d'avoir accès aux médicaments qui coûtent très cher. « En moyenne, la prise en charge d'un malade atteint de l'hépatite B revient à 144 millions de centimes, celle d'un patient infecté par le virus de l'hépatite C est nettement plus élevée”, précise M. Bouallag. Il espère aussi que ces maladies soient reconnues comme pathologies professionnelles lorsqu'elles touchent le personnel médical. Pour ce qui est du chapitre de cherté et du manque du médicament, M Boualleg note que « malgré les sommes colossales et importantes débloquées par le gouvernement pour l'acquisition du médicament, la mal organisation et la mal gestion, restent les causes principales des ruptures et parfois de la non disponibilité du produit au niveau des hôpitaux ». La liste d'attente des malades dépasse les 1 000 patients qui attendent le traitement contre cette maladie.
Le président de SOS Hépatites tire la sonnette d'alarme concernant l'accès aux traitements. « Malgré nos appels répétés, la situation des malades algériens reste très précaire. On a répertorié des centaines de malades qui sont dans l'impossibilité financière de se soigner. Malheureusement, on n'a pas les moyens d'aider tout le monde », déplore-t-il.
Dans ce contexte, le porte-parole de l'association a indiqué que le malade débourse plus de 3 000 DA rien que pour un examen médical alors que son traitement pour une année coûte près de 150 millions de centimes. Pour ce qui est des régions touchées, il faut noter que toutes les régions sont concernées, seulement à l'Est où on a l'impression que le nombre de malades est plus élevé par rapport au Centre, à l'Ouest ou encore au Sud, les médecins exigent des patients les analyses de sérologie. C'est une initiative louable qui doit être généralisée au niveau des 48 wilayas du pays.
Le ministère de tutelle a consacré des efforts importants en matière de vaccination contre l'hépatite B en faveur des nouveau-nés, et ce, depuis 2003, qui mettront à l'abri tous les vaccinés.
Si le président de l'association reconnaît que l'hépatite B est curable, il se montre inquiet quant à la prise en charge des personnes infectées par le virus de l'hépatite C, car elles développent souvent des complications pouvant aller jusqu'au cancer du foie ou à la cirrhose. “Dans ces cas précis, seule la greffe du foie est indiquée ; or en Algérie cette lourde chirurgie n'est pas encore bien développée”, se plaint-il. Il regrette aussi que certaines analyses de sang ne soient assurées qu'au niveau de l'Institut Pasteur à Alger, et les malades de l'intérieur du pays sont obligés de faire plusieurs voyages pour lesdits examens sanguins. Pour ce qui est des recommandations parlementaires qui ont eu lieu en juin dernier, M. Boualleg, a souligné que ces dernières sont au niveau du ministère de la Santé afin de les faire traduire sur le terrain. L'association a interpellé la tutelle afin d'instituer un plan d'urgence pour passer directement à l'acte. Pour notre interlocuteur, « le contact existe avec le ministère de la Santé, mais il y a un certain manque de volonté politique afin de faire bouger les choses et activer le dossier des hépatites ». Il y a lieu de noter que les recommandations parlementaires reposent sur quatre axes, à savoir la prévention, le dépistage et le dialogue, la prise en charge du traitement, la formation et l'information.
Sarah Sofi
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