L’objectif visé par cette enquête est d’évaluer les connaissances, attitudes et pratiques des femmes vis-à-vis de l’allaitement maternel ainsi que l’accompagnement des professionnels de santé dans l’allaitement maternel aux femmes.A cette occasion, le représentant du ministère de la Santé a prononcé une brève allocution dans laquelle il a mis en exergue les bienfaits de l’allaitement maternel qui constitue le seul aliment bénéfique pour le nourrisson notamment au cours des 6 premiers mois de la vie. « L'allaitement maternel est une des premières armes pour lutter contre la mortalité infantile », a-t-il notamment précisé. Il a à cet effet appelé à la mise en place d’une stratégie et d’un plan d’action pour une meilleure connaissance des avantages de l'allaitement maternel et une pratique élargie qui peuvent concrètement contribuer non seulement à assurer une meilleure santé aux enfants mais aussi et surtout à sauver la vie de millions d'entre eux.

Pour sa part, le représentant de l’UNICEF a appelé à la protection de l’allaitement maternel tout en insistant sur l’engagement et l’attachement de l’UNICEF à cette question. « Il y a lieu, a-t-il notamment déclaré, de procéder à un travail de fond en partenariat avec les mass media et les hommes et les femmes de religion pour la promotion de l’allaitement maternel ». Le conférencier déplore que seuls 38 % des nourrissons dans le monde bénéficient du lait maternel pendant les six premiers mois de leur vie. En Afrique par exemple, moins d'un enfant sur quatre recevrait de sa mère un allaitement au sein exclusif. Une proportion faible au regard des recommandations de l’OMS, même si la tendance est à la hausse.

Il y a lieu de noter que l’OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) affirment que dès lors qu’il est allaité par sa mère, les chances de survie d’un enfant sont multipliées par trois. Chaque jour, 3 500 vies pourraient donc être sauvées dans le monde si tous les nourrissons étaient exclusivement nourris au sein durant les premiers mois de la vie. Cela représente plus de 1,3 million de morts qui pourraient être évitées chaque année.
Il y a lieu de noter que l’enquête a porté sur 12 000 ménages. 70 % d’entre eux pensent que le nourrisson peut être nourri exclusivement au sein. Par contre la durée de l’allaitement maternel exclusif est de 6 mois et plus dans les deux tiers des cas. Dans plus des trois quarts des cas, les femmes enquêtées savent que la mise au sein doit se faire dans les premières minutes de vie, ou au mois dans les deux premières heures.

D’autre part, la majorité des femmes savent que le lait maternel assure une bonne croissance, protège contre l’infection et un tiers d’entre elles savent qu’il renforce le lien psychoaffectif avec la mère. Mais seules 9,7% de celles-ci savent que le lait maternel peut être conservé.
L’enquête a été menée auprès de 1 994 professionnels de santé dont 61,3% exercent au niveau des unités de soins de proximité.

Près de 50% connaît la définition de l’allaitement maternel exclusif selon les dernières recommandations de l’OMS. 67,2% considèrent qu’il faut commencer la promotion de l’allaitement maternel pendant la grossesse.

Ce personnel consacre en moyenne 21 minutes à une mère pour l’inciter à allaiter au sein son enfant et 6 % accompagne l’allaitement maternel pendant la grossesse, immédiatement après l’accouchement, avant la sortie de la maternité et à la consultation post-natale du 8e jour des différentes consultations en PMI.

Sarah SOFI