Les interventions réalisées à la clinique, en présence d’équipes de spécialistes de haut niveau en matière de cardiopathies congénitales complexes, ont permis à la CNAS d’éviter les transferts de ces enfants à l’étranger (dont le coût par enfant est de 3 millions de DA) et en même temps de former sur place le personnel médical et paramédical sur des interventions sur des pathologies cardiaques complexes en particulier sur les petits poids, à savoir les moins de 6 kg. Dans le cadre de cette convention, les équipes médicales, en plus de la formation in situ qu’ils reçoivent lors des interventions effectuées sous la supervision des spécialistes étrangers, bénéficient de séjours de courte durée jusqu’à trois mois dans les hôpitaux de Londres et Bruxelles, une formule qui semble donner de bons résultats en matière de transfert de technologie et de savoir, a-t-on estimé. La Clinique Médico-chirurgicale infantile, un établissement hospitalier spécialisé dépendant de la CNAS, est en train d’introduire, au fur et à mesure de son développement, des techniques de pointe dans le traitement de cardiopathies infantiles dues à des malformations congénitales, considérées comme le haut de gamme de la chirurgie cardiaque.

Le traitement de pathologies complexes nécessitant des transpositions de gros réseaux et qui se pratique en général en travail d’équipes, et le traitement d’autres cardiopathies par cathétérisme interventionnel qui fait appel à l’endoscopie au lieu de l’intervention chirurgicale, sont les deux dernières techniques introduites pour faire des opérations à cœur ouvert sur enfants âgés de 6 mois à 14 ans. Ces techniques de pointe de traitement des cardiopathies complexes à cœur ouvert, qui autrefois se faisaient dans le cadre de transferts des enfants à l’étranger, sont en train d’être introduites au fur et à mesure du développement de la coopération avec des équipes belge et britannique dans le cadre d’une convention de transfert de savoir faire. Les médecins de la CMCI prennent en charge jusqu’à 7000 enfants en consultation par an (300 en interventions chirurgicales) intervenant sur plus d’une quinzaine de pathologies très bien maîtrisées à travers des interventions à c£ur ouvert, fermé, par cathéter d’intervention et de diagnostic en plus des deux premières réalisées en 2005 sur la maladie "de ROSS" et celle dite "des petits poids".

Pour améliorer les prestations et répondre à la demande, eu égard à l’importance de la liste d’attente, un site de 8000 m2 a été choisi, en 2008 à l’intérieur de l’infrastructure, pour abriter de nouveaux locaux d’une capacité d’accueil de 185 lits d’hospitalisation, 60 lits post-opératoires et 30 lits pour la réanimation La "CMCI II" sera également dotée d’un service d’imagerie médicale, de laboratoires (ana pathologies, hématologie, biochimie, immunologie et bactério-parasito-microbiologie), d'un service pour l’endoscopie, un autre pour l’exploration cardiaque et enfin un dernier destiné à la transfusion sanguine. Sur les quatre salles opératoires, deux seront conventionnelles et les deux autres réservées à la chirurgie et transplantation du c£ur et poumon avec amélioration des techniques, à savoir la chirurgie cardiaque coronaire et vulvaire, la chirurgie vasculaire et endovasculaire et enfin la réadaptation, ont indiqué des spécialistes exerçant à la Clinique.

La nouvelle infrastructure sera réalisée en étage en respectant le plan de développement urbain tout en répondant aux nouvelles normes de la chirurgie cardiaque à c£ur ouvert (introduite dans la clinique en mars 1986) autour de services spécialisés en soins intensifs, en hémodynamique, pour la transfusion sanguine qui, jusque là, n’existait pas tout en proposant des aménagements pour aérer le service de consultation ainsi que les plateaux techniques. L’association des deux structures (CMCI 1 et CMCI 2) donnera à la clinique "le statut d’un véritable institut du c£ur" qui prendra en charge les cardiopathies de l’enfant, de l’adulte, les maladies des vaisseaux et en même temps le volet prévention, maillon principal de toute politique de santé, estiment les médecins de cette clinique. Pour ces derniers, la mise en place d’une unité de dépistage anténatale, c'est-à-dire qui pratique des échographies f£tales pour détecter les anomalies, étant donné les progrès actuels de cette technique, améliorera la prise en charge de ce segment de la médecine. Pour améliorer les conditions de travail du personnel médical, une vingtaine de logements viennent d’être achevés en même temps que l’aménagement de deux résidences pour l’accueil des professeurs étrangers qui séjournent à la Clinique dans le cadre de la coopération.

La CMCI, un établissement sanitaire à vocation nationale, a été créé en 1981 sur le même site qui a abrité en 1976 un aérium puis un centre de prestation de chirurgie orthopédique pour enfants handicapés, avant de devenir un établissement universitaire avec création de trois services, en l’occurrence la chirurgie cardio-vasculaire, la pédiatrie et enfin la rééducation fonctionnelle.