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El Watan | Algérie | 26/10/2009 | Lire l'article original
A ce propos, le professeur Malek, un des initiateurs du dépistage précoce du diabète, dira : « De par son évolution insidieuse, son caractère asymptomatique, et sa fréquence assez élevée, le diabète de type 2 pose un véritable problème de santé publique. La moitié des diabétiques reste méconnue et le diagnostic est posé en retard. Compte tenu de tous ces paramètres, un dépistage à grande échelle chez les personnes à risque s’impose dans notre région. Cette opération nécessite une collaboration multidisciplinaire regroupant les pouvoirs publics, les instances de la santé, les professionnels de la santé et la société civile. » Et d’ajouter : « Nous tenons à rendre hommage aux différentes associations des diabétiques de l’Est pour tous les efforts consentis et leur constant dévouement. » Toujours selon notre interlocuteur, une cellule à l’échelle de chaque wilaya sera constituée en vue de la préparation d’un dépistage, le 22 décembre prochain.
Celle-ci s’est inspirée des expériences acquises durant les 4 dernières années dans le dépistage, effectué à Sétif, Batna, Biskra et El Oued. « L’apport des officines privées a été inestimable au vu des rapports privilégiés qu’entretient cette catégorie professionnelle avec la population générale », précise le chef de service de médecine interne du CHU de Sétif. Pour lui, ce dépistage à grande échelle nécessite une logistique assez rigoureuse avec d’importants moyens humains et matériels. Il faut signaler que cette rencontre abordera d’autres points, entre autres la journée mondiale du diabète dont le thème, cette année, est le pied diabétique et dont le slogan retenu par la fédération internationale du diabète (FID) est « Partons du bon pied : évitons les amputations ». Selon les données de la FID et de l’OMS, toutes les 30 secondes, quelqu’un perd une jambe à cause du diabète.
Les complications du pied diabétique, et plus particulièrement les amputations de la jambe, représentent une menace sanitaire mondiale grandissante. Plus d’un million d’amputations dues au diabète ont lieu chaque année, un chiffre « inutilement élevé », sachant que la plupart des ces amputations peuvent être évitée grâce à des soins de santé de qualité et une prise en charge informée. Près de 70% des amputations des membres inférieurs concernent des personnes atteintes de diabète. Elles sont souvent mortelles et peuvent entraîner une dépendance à vie, une incapacité de travail et un état de détresse important. Des pratiques socioculturelles telles que marcher pieds nus ou porter des chaussures inadaptées sont souvent sources de blessures qui facilitent les infections du pied, pouvant mener à l’amputation. La question de la prévention est prépondérante dans le combat contre cette maladie.
Le Professeur précisera ceci : « Pour notre part, nous attachons une importance capitale à la prévention simple telle qu’une éducation sur les soins du pied, adaptée évidemment à notre réalité socioculturelle. Grâce à un programme d’éducation, de sensibilisation et d’information étalé sur plusieurs années, nous avons pu réduire significativement jusqu’à 50% des amputations. Il faudrait poursuivre ces actions en prévoyant un programme d’éducation régulier et pourquoi pas l’instauration d’un dépistage des pieds à risque. » En conclusion, il fera savoir qu’il sera mis à la disposition des participants un support matériel (CD-ROM, projection multimédia et documentations), nécessaire pour la suite des événements. Il insistera sur le réseau de prise en charge du diabète, qui devient plus qu’une réalité, et ce, pour la concentration des efforts, dont les retombées sur tous les plans seront, sans doute, inestimables. Cet objectif s’inscrit également dans l’optique du comité national du diabète, selon le praticien qui aura, à l’instar de ses confrères de la région, l’insigne honneur de lancer le réseau d’une maladie qui fait des ravages.
Par Kamel Beniaiche
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