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El Watan | Algérie | 22/10/2009 | Lire l'article original
Ils pointent du doigt le ministère de la Santé qui reste, d’après eux, insensible à leurs doléances. « Toutes nos sollicitations sont restées sans écho depuis 2007. Le ministère de la Santé continue à faire la sourde oreille. Le dialogue est rompu avec cette institution qui est censée nous protéger et garantir nos droits en soins », a déclaré le président du réseau, M. Boualag, et de signaler : « Pourtant d’autres institutions telles que le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a été à l’écoute. Des séances de travail ont été organisées et nous sommes en voie de trouver des solutions à certains problèmes rencontrés. Jusqu’à quand le ministre de la Santé va-t-il rester indifférent aux cris de détresse des malades ? » La rupture des médicaments est une réalité, le constat a été encore une fois fait hier par les différents intervenants. 120 produits essentiels toutes classes thérapeutiques confondues seraient, selon les intervenants, en rupture. Qui est responsable de cette rupture ?
Les avis convergent. Si certains parlent d’une mauvaise gestion au niveau des établissements de santé publique et d’une désorganisation entre les différentes institutions sanitaires, d’autres s’attaquent directement aux pouvoirs publics qui n’ont, à ce jour, pas mis en place une véritable politique du médicament. M. Ouaza, pharmacien et expert, qui a animé la conférence, a relevé que certains mécanismes méritent d’être mis en place : « L’enregistrement des produits locaux est trop lent, ce qui entraîne des pertes en valeur, en volume (stock) et sur la durée de la validité. » Il est aussi important, à ses yeux, de soutenir la production locale en mettant en place des dispositifs réglementaires adaptés. Il a plaidé pour plus de transparence et de concertation sur toutes ces questions pour mieux avancer. Pour le secrétaire général de l’UNOP, M. Mellah, il est nécessaire de créer la responsabilité pharmaceutique par rapport à la disponibilité des médicaments.
Il est, selon lui, important de mettre en place une véritable politique nationale du médicament et d’ouvrir une large concertation avec les acteurs principaux de l’industrie pharmaceutique. Pour M. Ziad, cette responsabilisation passe obligatoirement par un véritable partenariat, entre fournisseurs et importateurs, qui garantirait un approvisionnement sûr du marché. « Nous assistons à un nomadisme des fournisseurs étrangers qui, d’une part, opèrent avec trois ou quatre importateurs et d’autre part, à l’absence de textes mettant les entreprises algériennes en concurrence entre elles sans jamais contribuer à un accompagnement dans la formation ou le transfert de produits à la fabrication et encore moins garantir la disponibilité des produits sur le marché », a-t-il souligné en avertissant que les malades risquent de vivre d’ici la fin du mois de novembre une aggravation de ruptures en médicaments. « Ces ruptures inévitables seront engendrées par la loi de finances complémentaire et la majorité des entreprises se trouve devant une situation d’asphyxie totale qui s’est aggravée par la dévaluation du dinar par rapport à l’euro. » Le retrait du Di antalvic du marché a été également au centre des débats. Pour M. Ouaza, cette décision répond à une disposition réglementaire, d’autant qu’une alerte mondiale a été lancée. Le secrétaire général de l’UNOP, M. Mellah, signale, lui, que ce retrait a été annoncé brutalement et sans aucune concertation avec les prescripteurs. Le plus grave pour lui c’est qu’il n’y a aucune alternative thérapeutique qui peut soulager la douleur des malades, notamment les cancéreux. « Sur le plan économique, la situation est aussi catastrophique. Qu’allons- nous faire des stocks de matière première et de principes actifs exigés, il y a une année, par la même administration », s’est-il interrogé.
Par Djamila Kourta
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