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Tunisie Recherche médicale : Coopération tuniso-américaine

La presse | Tunisie | 22/01/2006 | Lire l'article original

Génétique et neurologie : des opportunités pour des recherches croisées
La coopération scientifique en matière de recherche médicale est actuellement à l’honneur chez nous avec la visite d’une délégation américaine qui représente le National Institutes of Health (NIH), un organisme qui fédère 24 instituts et 3 centres de recherche et qui, d’autre part, représente quelque 6.000 scientifiques, 17.000 employés et 50% des budgets réservés à la recherche médicale aux Etats-Unis «Dont 85% vont aux universités, dans le cadre d’un processus compétitif très transparent», indique le directeur, Dr Elias Zerhouni, un Américain d’origine algérienne.


Ce dernier confie en outre que l’organisme qu’il dirige a considérablement augmenté la part de son budget réservé à la coopération autour des problèmes de santé à l’échelle mondiale. Puisque cette part a évolué dans un passé relativement récent de 300 millions à 800 millions de dollars.
Les possibilités de coopération en Tunisie font l’objet, en fait, d’un travail d’exploration, et ce, à la faveur de visites effectuées dans certains instituts nationaux, mais aussi de rencontres avec des chercheurs.
Il semble à ce propos que les travaux effectués chez nous dans le domaine de la génétique offrent des possibilités réelles. D’autant qu’ils témoignent, aux dires des membres de la délégation, d’une «expertise unique» à l’échelle de la région.
Mme Sharon Hrynkow, directrice du Centre international Fogarty au sein du NIH, indique que les possibilités de coopération dépendent en premier lieu des priorités de la recherche dans notre pays, mais aussi du développement des contacts entre chercheurs. «A partir de là, des mécanismes existent qui peuvent venir en soutien à ces collaborations», précise-t-elle.

Dans ce cadre, les recherches effectuées chez nous en ce qui concerne des cas, relativement fréquents, de handicaps mentaux d’origine génétique offrent d’ores et déjà matière à échange de savoirs et d’expériences. Le Dr Rodney Howell, également membre de la délégation, évoque même la possibilité, ici, d’une conférence régionale sur le dépistage et la prévention de ce type de pathologies. Un autre axe tournerait autour des cas de dystrophie musculaire, liés à un manque de vitamine E, et sur lesquels travaille l’Institut de neurologie de La Rabta.
En fait, les possibilités de croisement des travaux de recherche sont fort nombreuses. Dans le domaine de la lutte contre le VIH-sida, où l’on note la faible prévalence de la maladie dans notre pays, il s’agit, commente le Dr Karl Western, d’analyser les raisons de cette faible prévalence afin de la consolider. En outre, un travail d’évaluation peut être fait concernant les méthodes de traitement. Etant entendu que le National Institute of Health représente la plus forte proportion des recherches effectuées sur la maladie ainsi que des médicaments mis au point.

Le cas du sida pose le problème de l’approche en matière de prévention de la transmission du virus à l’entourage du malade. Or le petit nombre de personnes atteintes, fait-on encore remarquer, favorise un travail d’amélioration de cette approche préventive.
«Il ne faut jamais sous-estimer le danger», conclut le Dr Elias Zerhouni à propos de cette pandémie face à laquelle de nombreux pays se trouvent dans une situation d’échec.

Notons pour finir que le Dr Zerhouni, avant d’être nommé à la tête de l’INH, a été doyen de l’Université Johns Hopkins, à Baltimore, qui est spécialisée dans la recherche médicale. Après des études effectuées à la Faculté de médecine d’Alger, il émigre vers les Etats-Unis en 1975 et se distingue par un certain nombre de brevets d’invention dans le domaine de l’imagerie médicale et de la résonance magnétique appliquées au diagnostic, en particulier, des cancers et des maladies cardiovasculaires.

Raouf SEDDIK

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