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Algérie Nouvelle politique de remboursement des médicaments en Algérie - Des mesures mal comprises

La Tribune | Algérie | 17/05/2006 | Lire l'article original

Le 16 avril dernier, le tarif de référence sur les médicaments est entré en vigueur en Algérie. Conformément à l’arrêté du 29 décembre 2005, fixant les tarifs de référence qui servent de base au remboursement des médicaments et les modalités de leur mise en œuvre, 116 produits remboursables par la Sécurité sociale, portant le code DCI (Dénomination commune internationale), sont concernés. Ils sont désormais remboursés «sur la base du tarif de référence du conditionnement lorsque le prix de vente public [PPA] est supérieur ou égal au tarif de référence correspondant au conditionnement et sur la base du prix de vente public affiché sur la vignette quand leur prix est inférieur au tarif de référence correspondant au conditionnement».

Refus de payer la différence de prix

La différence de prix est payée par le malade même si ce dernier est un tiers payant remboursé à 100%. Cela intrigue de nombreux citoyens. Les personnes du troisième âge s’en plaignent plus que les autres. «Ces malades n’admettent pas le fait de devoir payer la différence de prix, si dérisoire soit-elle, alors qu’ils ne payaient rien par le passé. Ils nous disent qu’ils ont passé toute leur vie à cotiser pour la Sécurité sociale et que ce n’est pas juste de leur demander plus d’argent aujourd’hui. Certains refusent de payer cette différence par principe mais d’autres n’ont pas de quoi payer. Un homme de 65 ans a pleuré ici […]», dit une pharmacienne à Bab El Oued. Ces propos reviennent partout dans les officines d’Alger. «Nous avons beaucoup de pauvres à Alger. Les familles arrivent à peine à subvenir à leurs besoins de base, sans compter l’eau et l’électricité […]», constate une pharmacienne à Alger-centre. Ne pouvant pas payer la différence, des malades ont repris leurs ordonnances. Parmi eux, une hypertendue de près de 70 ans. «Elle n’est pas revenue depuis. Elle m’inquiète», affirme un pharmacien à Alger-centre également. «Ils nous ont mis devant le fait accompli sans prendre la peine de nous consulter. Et nous voilà avec des problèmes aujourd’hui ! Même le logiciel qu’ils nous ont donné ne fonctionne pas. Je ne sais pas si c’est nous ne le maîtrisons pas ou si c’est réellement le logiciel qui est défaillant. Plusieurs fois, ils nous ont renvoyé les dépôts d’ordonnances», affirme un autre pharmacien à Bab El Oued. Le pharmacien montre trois ordonnances abandonnées par des malades chroniques. Les différences de prix semblent minimes. Elles se situent entre 302 et 346 DA. «Ils n’ont pas de quoi payer. Même une différence de 100 DA, il n’est pas évident qu’ils la payent. La pension de retraite est dérisoire pour la plupart d’entre eux. Ce sont des malades chroniques. Une seule visite chez un cardiologue leur revient à près de 1 000 DA […]», affirme-t-il. Ces malades vont-ils donc se passer de leurs médicaments ? «Certains nous disent de les laisser mourir […]», répond un pharmacien à Belouizdad.

Réticence des malades à changer leurs médicaments

Le problème du logiciel est aussi posé dans d’autres officines. «Cela nous fait du travail en plus. C’est fatigant et stressant. Sans compter le temps que nous passons avec chaque malade pour lui expliquer le nouveau dispositif. C’est pourquoi, j’ai engagé une autre pharmacienne. Elle doit commencer aujourd’hui à 13h. Il est 14h et elle n’est pas encore venue», dit une autre pharmacienne à Bab El Oued. Autre nouveauté dans la politique de remboursement du médicament en Algérie, l’encouragement des produits génériques qui devront progressivement se substituer aux princeps. Les génériques sont moins chers que les princeps (les produits d’origine) mais leur efficacité est la même, assurent ses promoteurs.
Selon les déclarations des responsables du ministère du Travail et de celui de la Santé, cette nouvelle politique permettra de «maîtriser les dépenses et de réduire la facture de l’importation des médicaments en Algérie». «Il n’est pas facile de convaincre un malade de prendre un médicament autre que celui qu’il prenait d’habitude», affirme un pharmacien à Bab El Oued. «On m’a obligée à payer une différence de 470 DA. De plus, ils m’ont donné un produit local, alors que, toute ma vie, je n’ai pris que celui français […]», se plaint une vieille femme à un médecin du secteur sanitaire Bouchenafa, situé dans la commune de Sidi M’hamed.
De nombreux malades refusent de changer leurs médicaments. «Mon médecin refuse que je prenne un générique et me prévient que si ça ne donne pas un bon résultat, il n’en sera pas responsable», affirment certains. «Beaucoup de médecins refusent de prescrire le générique et l’interdisent à leurs patients, en leur disant que l’efficacité n’est pas toujours la même. Certains malades, avant même de nous montrer leur ordonnance, disent que le médecin leur a conseillé de prendre les médicaments français. Pas autre chose […] Alors que les responsables de la Caisse nationale d’assurances sociales (CNAS) et ceux du ministère du Travail insistent sur l’utilisation du générique. Comment voulez-vous que nous réagissions devant cette situation ?» se demandent des pharmaciens. Interrogée sur la question, une pharmacienne de Bab El Oued évoque le cas de son mari : «Mon mari est diabétique. Son taux de glycémie se stabilisait grâce au médicament princeps qu’il prenait depuis des années. La semaine dernière, il a essayé le générique et ça n’a pas donné un bon résultat. Son taux de glycémie était encore en hausse.» Par conséquent, «je ne pense pas que ces produits de substitution aient le même effet que les premiers. D’autant que, plusieurs fois, des malades sont venus se plaindre de leur inefficacité», poursuit-elle. D’autres pharmaciens font le même constat : «Certains malades nous affirment qu’ils ne supportent pas ces génériques et d’autres qu’ils sont allergiques aux produits jordaniens. Je ne sais pas si c’est psychique ou si c’est vrai.»

La qualité du générique remise en doute

«Je ne peux pas croire qu’ils ont le même effet. Sinon comment expliquer la différence de prix entre les deux produits [le princeps et le générique] et parfois même entre deux produits génériques prescrits pour une même maladie ? Une différence de prix souvent importante», s’interroge un pharmacien de Bab El Oued. Un autre pense que la molécule mère est la même mais les doses peuvent être différentes : «Il y a toujours possibilité de tricher. Qui prouve que ces produits correspondent exactement aux princeps ? Qui prouvent qu’ils sont réellement de bonne qualité, sachant que notre pays ne dispose pas suffisamment de moyens de contrôle?» se demande-t-il avec insistance. D’autant que, ajoute-t-il, «plusieurs personnes malades affirment que certains génériques ne répondent pas». Le pharmacien montre deux produits, un princeps et un générique. La différence de prix avoisine 1 000 DA. Le problème n’est pas dans le prix, dit-il. «C’est dans l’origine du produit générique. Elle n’est pas mentionnée ni sur la boîte ni sur la notice. Il n’y a que le nom du laboratoire de conditionnement. Pas celui de l’importateur. Ni du fabricant. L’origine du produit est donc inconnue. Pourtant, il est autorisé sur le marché et les médecins le prescrivent. Ce n’est pas normal !» dit-il avec étonnement. Le pharmacien prend deux autres produits. Cette fois-ci, les deux produits sont des génériques. Les deux sont prescrits pour une même maladie et contiennent un nombre égal de comprimés (14). L’un est d’origine espagnole et l’autre d’origine jordanienne. Le premier coûte 196 DA et le deuxième 628 DA. Les deux produits sont disponibles sur le marché et sont prescrits par les médecins. Le pharmacien s’interroge : «S’ils veulent faire des économies à la CNAS, ils n’ont qu’à garder celui d’origine espagnole. Il est moins cher et sa qualité n’est pas à démontrer. Pourquoi continuent-ils alors à importer celui d’origine jordanienne ? On ne comprend absolument rien […].» Un autre pharmacien affirme : «Ce tarif de référence met à nu les manœuvres qui caractérisent le marché du médicament en Algérie. Il y a beaucoup de vols dans ce domaine.» Le pharmacien montre deux produits. Les deux sont des génériques. Le premier est de fabrication locale, le deuxième fabriqué par un laboratoire indien. Le premier coûtait près de 400 DA avant l’application du tarif de référence, le deuxième un peu plus de 200 DA, soit l’équivalent du tarif de référence en vigueur. «Qu’a fait le laboratoire algérien pour faire face à la concurrence ? Il a baissé de moitié les prix […] Cela suppose qu’il volait les malades. Sinon, il n’aurait jamais pris le risque de perdre près de 200 DA pour chaque boîte de médicament, sauf s’il triche dans la dose […] C’est toujours un vol.»

D’autres solutions…

«Ce n’est pas de cette manière qu’ils vont réguler le marché du médicament. Ils doivent d’abord s’organiser à leur niveau [au niveau des agences CNAS] et contrôler leur personnel», pensent avec conviction deux pharmaciens à la place du 1er Mai à Alger. Ces derniers accusent les employés de la CNAS d’être complices dans la grande partie des cas de fraude relevés jusque-là. «Sans leur complicité, il n’y aurait pas autant d’abus», insistent-ils. Autre problème lié à l’application du tarif de référence, l’obligation faite à chaque malade de passer par un contrôle médical de la CNAS, dans le cas où il aurait plus de deux ordonnances par trimestre et aussi dans le cas où les frais de remboursement de ses médicaments [une seule ordonnance] dépasseraient 2 000 DA. «Ces mesures ne répondent à aucune logique. Ils obligent les citoyens à faire des va et vient, alors qu’ils sont malades. Les jeunes peuvent supporter cela mais pas les personnes âgées. De plus, il n’est pas évident que la même personne ne tombe pas malade plus de deux fois par trimestre. N’importe qui parmi nous peut attraper plusieurs maladies en l’espace de quelques jours seulement : une grippe, un problème gastrique, des problèmes d’allergie… Les malades chroniques, les personnes âgées, celles qui subissent une intervention chirurgicale… sont encore plus vulnérables que nous. Ils peuvent facilement attraper des infections et avoir des complications lors de leurs déplacements», notent les pharmaciens. Et de conclure : «Il faut chercher de meilleures solutions pour régler les problèmes. Ce n’est pas parce que la CNAS est déficitaire qu’on va priver nos malades de leur droit à une véritable prise en charge médicale. Il faut engager un vrai débat sur le sujet et procéder par étapes. Nos malades sont de plus en plus nombreux à se plaindre de ces mesures. Ils sont complètement perdus…»

Karima Mokrani

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