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L'industrie pharmaceutique négocie son virage : Un plan émergence pour le secteur ; Le niveau de consommation stagne depuis 2001

L'économiste | Maroc | 30/10/2007 | Lire l'article original

C’est Ali Sedrati, partenaire et président de la société Glaxo Smith Kline qui est, pour deux ans, à la tête de l’association de l’industrie pharmaceutique (Amip). Ainsi en a décidé l’assemblée générale de jeudi dernier. «Nous avons la volonté de faire participer l’ensemble des opérateurs de notre secteur, à savoir aussi bien des représentants de groupes internationaux, de grands et moyens groupes nationaux que de petites sociétés», a-t-il déclaré à L’Economiste. L’Amip regroupe en effet l’ensemble de la profession : génériqueurs, multinationales, marocains et étrangers, et des tensions surgissent de temps à autre. Sedrati n’envisage toutefois aucune rupture et entend «continuer et mener à bien toutes les actions engagées par le précèdent bureau». Il aura tout de même du pain sur la planche. Plusieurs projets sont en cours de négociation et les professionnels ont plus besoin que jamais de se serrer les coudes, car ils vont bientôt rejoindre le clan restreint des piliers de la stratégie Emergence.

En amont, le ministère du Commerce et de l’Industrie vient de signer avec l’Amip une convention pour une étude stratégique du secteur pharmaceutique marocain. L’appel d’offres international est lancé pour sélectionner le cabinet qui prendra en charge le dossier. Objectif : dresser l’état des lieux du secteur, et réaliser un benchmark avec les pays concurrents. Le code du médicament et de la pharmacie, déjà adopté en décembre 2006, devra aussi être complété par des décrets et textes réglementaires, puis mis en œuvre. L’Amip reste vigilante. Le nouveau président fait aussi part des préoccupations des labos concernent l’octroi des autorisations de mise en marché (AMM) et la fixation du prix des médicaments. Les prochaines assises du secteur, qui se tiendront les 10 et 11 décembre prochain, se pencheront aussi sur la question de la formation. Sedrati place la problématique parmi ses priorités. L’Amip compte d’ailleurs signer plusieurs conventions, notamment avec l’Anapec, l’OFPPT et la direction de la Médecine et de la Pharmacie.

Le secteur, avec l’ouverture du marché, devra inévitablement subir des changements majeurs d’ici à 2010. Les industriels doivent agir vite et surmonter plusieurs contraintes et handicaps.
Le plus important est dû à la faiblesse du marché national. Car, s’il est vrai que l’industrie pharmaceutique marocaine se porte bien, les industriels, eux, commencent à se sentir à l’étroit. Le niveau de consommation de médicament au Maroc stagne depuis 2001. Sur ces cinq dernières années, les estimations font état de 200 DH par personne et par an. Ce qui équivaut, en gros, à un marché de 600 millions de DH. Les dernières statistiques disponibles (2004-2005) font état de 3% de croissance des ventes de médicaments au Maroc et 7% au niveau mondial, croissance dont la moitié vient des seuls Etats-Unis. Les industriels marocains couvrent d’ailleurs 80% de la demande locale. L’assurance maladie obligatoire ainsi que ses extensions à d’autres secteurs et par le Ramed, une fois optimisées, devraient améliorer le marché.

Amine BOUSHABA

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