Revue de presse

Selon les spécialistes, les causes de cancer se sont multipliées par 10 et même par 15 ces dix dernières années. Les chiffres sont alarmants : entre 2 500 à 3 500 nouveaux cas de cancer des poumons sont enregistrés chaque année en Algérie.
Il est la première cause de mortalité par cancer chez les hommes en Algérie. La cause principale de ce type de cancer est le tabagisme puisque dans 90 % des cas, le tabac est à l’origine du cancer des poumons, alors que 10 % de ce type de cancers sont liés aux facteurs professionnels dont l’amiante.
Les participants ont insisté sur l’urgence de la mise en place d’un plan national de lutte contre le cancer qui mobiliserait toutes les énergies du pays. Cette rencontre scientifique devrait donner à réfléchir à toutes les personnes qui ont la prétention de doter le pays d’un plan national contre le cancer et les inciter à engager un véritable débat avec toutes les parties concernées, médecins, institutions, y compris les associations de malades et la société civile», a noté le président de la SAOT, le professeur Soltane Ameur.
Selon lui, l’implication de toutes les forces représente «le seul gage de réussite d’un plan national de lutte contre le cancer». Il a indiqué que la prise en charge d’un cancer ne peut se concevoir que dans un cadre pluridisciplinaire, tout en précisant que les intervenants, à savoir le médecin généraliste, l’oncologue médical, le radiothérapeute, l’oncopsychologue etc. sont nombreux et tout aussi indispensables les uns que les autres. Selon le président de la SAOT, le Comité médical national (CMN) et la SAOT se proposent d’élaborer des recommandations pour la prise en charge des cancers broncho-pulmonaires.

Dans notre pays, ce type de cancer est en nette progression, et ce, malgré les progrès scientifiques réalisés durant les 20 dernières années dans la connaissance des mécanismes intimes du cancer bronchique et l’amélioration de sa prise en charge, notamment par la découverte de nouvelles drogues.
La chirurgie demeure la thérapie la plus rentable en termes de survie des patients. La précocité du diagnostic et de la prise en charge chirurgicale est essentielle à une survie plus longue et confortable. De son côté, le Pr. Berrabah du CHU d’Oran, a estimé que «le gros problème qui se pose en Algérie est l’insuffisance de la prévention».
«Le tabac qui était l’apanage des hommes se féminise ; beaucoup de femmes fument, ce qui fait craindre une flambée du cancer des poumons chez la femme d’ici 10 à 15 ans», a-t-il noté. Pour le professeur Saïghi, du secteur sanitaire de Blida, le cancer est sous-diagnostiqué, mal cerné, surtout en milieu professionnel.
Il existe un manque flagrant d’informations sur l’incidence des cancers professionnels en Algérie. Les registres recensant les malades atteints de cancer ne font pas ressortir la prévalence des cancers en milieu professionnel, a-t-il regretté.
Or, cette caractéristique ne peut être mise à jour que par le médecin de travail par des visites régulières dans les usines, les cimenteries, ainsi que sur les chantiers de construction, a-t-il souligné. Parmi les facteurs de risque en milieu professionnel, l’amiante est le premier produit incriminé.
Rien que dans le secteur sanitaire, il est recensé 96 cas de cancer à l’amiante entre 1998 et 2005. Il convient enfin de signaler que la prévalence du cancer a connu une évolution rapide en Algérie et le coût de sa prise en charge est de plus en plus élevé.

Amina Azoune

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