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El Moudjahid | Algérie | 10/02/2025 | Lire l'article original
Éminent professeur en pneumoallergologie et oncologie thoracique, le Pr Habib Douagui allie expertise médicale et engagement institutionnel. Sénateur élu d’Alger (1998-2004) et vice-président du Conseil de la nation (2001-2004), il a marqué le monde académique en dirigeant le service de pneumoallergologie et d’oncologie thoracique du CHU Béni Messous (Alger) jusqu’en 2017 et en fondant en 2007 le premier laboratoire du sommeil en Algérie. Sénateur du tiers présidentiel depuis 2022, il préside la commission de la santé, du travail, des affaires sociales, des moudjahidine et des industries pharmaceutiques, tout en maintenant des consultations à l’hôpital où il a été chef de service pendant très longtemps, pour rester proche des patients. Pour mieux comprendre les défis actuels du secteur de la Santé, les réformes en cours et les priorités législatives, nous avons été reçus par le sénateur Habib Douagui. Dans cet entretien, il revient sur les enjeux majeurs du système de santé en Algérie, notamment la numérisation, la prise en charge des patients et les perspectives de développement du secteur.
El Moudjahid : Quel regard portez-vous sur l’état actuel du secteur de la santé et quels sont les défis majeurs à relever ?
Pr Douagui : L’Algérie a accompli des avancées notables depuis l’indépendance, notamment en matière de production pharmaceutique, qui constitue aujourd’hui un pilier de notre souveraineté sanitaire. Grâce à une synergie entre les acteurs publics et privés, nous avons atteint une couverture de 70 % des besoins nationaux en médicaments, positionnant ainsi notre pays parmi les leaders africains du secteur. Toutefois, malgré ces progrès indéniables, le secteur de la santé demeure confronté à des défis structurels, au premier rang desquels figure la numérisation du système de santé. Le président de la République l’a souligné à maintes reprises : l’accélération du processus de digitalisation est une nécessité impérieuse pour améliorer l’efficience du service public de santé. La mise en place d’un réseau numérique est essentielle : tous les services et les établissements de santé doivent être interconnectés pour atteindre l’objectif du “zéro papier”. Or, aujourd’hui, cet objectif est loin d’être atteint. Lors d’une mission d’évaluation au niveau d’un certain nombre de services de lutte contre le cancer, j’ai pu constater l’ampleur du retard en matière de digitalisation. Un hôpital numérisé doit permettre à un chef de service de pneumologie d’accéder instantanément aux imageries médicales de ses patients, de recevoir leurs résultats biologiques en temps réel et de consulter la disponibilité des traitements en pharmacie hospitalière. Or, cette interopérabilité des services fait encore défaut. L’informatisation des dossiers médicaux et l’intégration des nouvelles technologies dans la gestion hospitalière constituent des leviers fondamentaux pour optimiser la prise en charge des patients. L’application des directives présidentielles en faveur d’une transformation numérique ambitieuse est donc une nécessité absolue. Une fois cette première phase concrétisée, nous pourrons envisager une nouvelle étape : l’intégration progressive de l’intelligence artificielle dans l’analyse des données médicales et l’aide à la décision thérapeutique. Le défi est immense, mais il est impératif d’y répondre avec volontarisme et rigueur afin de doter l’Algérie d’un système de santé à la hauteur des aspirations nationales.
Quel mécanisme proposez-vous pour mieux répartir les ressources et optimiser l’accès aux soins à travers une organisation territoriale plus cohérente ?
Il est désormais urgent de créer des pôles régionaux de santé, car 70 % des patients en provenance de l’intérieur du pays se rendent dans les grands centres hospitaliers universitaires, faute d’infrastructures locales adaptées. Il est nécessaire de mettre en place cinq pôles régionaux de santé : un au Centre, un à l’Est, un à l’Ouest, et deux au Sud (Sud-Ouest et Sud-Est), en prenant en compte la densité de population dans chaque zone.
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