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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 11/10/2024 | Lire l'article original
A l’instar des pays du monde entier, le Maroc célèbre la journée mondiale de la santé mentale. A cette occasion, le Maroc organise une campagne nationale de sensibilisation qui s’étale du 10 au 17 octobre 2024. Cette campagne a pour objectif d’informer et de sensibiliser la population sur les problèmes de santé mentale et les possibilités de soutien.
La célébration de cette journée mondiale offre une occasion d’investir davantage en faveur de la santé mentale au niveau des individus et dans les milieux de vie y compris le milieu du travail. Cette campagne sera menée en deux volets : présentiel avec des sessions d’information, des ateliers et des conférences organisés dans différentes villes du Royaume pour favoriser les échanges directs avec la population, ainsi qu’un volet digital qui comprend la diffusion de contenu éducatif sur les réseaux sociaux et les plateformes du ministère. Par ailleurs, le ministère a annoncé la préparation du lancement du Plan stratégique multisectoriel de la santé mentale 2030, qui a été élaboré en collaboration avec tous les acteurs concernés, y compris les personnes ayant une expérience vécue avec les problèmes de santé mentale. Pendant des années, la maladie mentale a été le parent pauvre du système de santé. Conscient de cette problématique de santé publique, le ministère s’est attelé à améliorer la situation tant sur le plan des infrastructures qu’au niveau des ressources humaines spécialisées. Malgré des progrès, des efforts restent à faire en matière de structures, de professionnels de santé, et d’accès aux soins. Cette journée mondiale est ainsi l’occasion de dresser un état des lieux de la santé mentale au Maroc et de mettre l’accent sur les principaux obstacles.
La santé mentale continue d’être le parent pauvre du système de santé au Maroc. Le pays fait face depuis plusieurs années à une pénurie grave et sérieuse de ressources humaines et un manque d’infrastructures, ce qui pénalise les malades et leurs familles. En effet, les données récentes du ministère de la santé révèlent des lacunes importantes en matière de structures, de professionnels de santé et d’accès aux soins, exacerbées par des inégalités régionales et une stigmatisation persistante. L’offre de soins en santé mentale au Maroc inclut 11 hôpitaux psychiatriques, 34 services de psychiatrie intégrés dans des hôpitaux généraux, offrant ainsi 2.260 lits. A ceci s’ajoutent 4 établissements de réhabilitation psychosociale et des équipes spécialisées comprenant 362 psychiatres et 1.301 infirmiers psychiatriques, soit un ratio de moins d’un psychiatre pour 100.000 habitants, alors que l’OMS recommande 1,7 psychiatre pour 100.000 habitants. La répartition géographique des professionnels de santé mentale est extrêmement inégale. Les grandes villes comme Casablanca et Rabat concentrent l’essentiel des psychiatres et des psychologues, laissant les régions rurales sous-desservies. A titre d’exemple, la ville de Casablanca dispose d’environ 1,5 psychiatre pour 100.000 habitants, tandis que dans des régions comme Drâa-Tafilalet, le ratio est inférieur à 0,2 psychiatre pour 100.000 habitants. En plus des psychiatres, le pays manque également de psychologues cliniciens, psychothérapeutes, et infirmiers spécialisés en psychiatrie, ce qui aggrave davantage la situation. Le Maroc compterait moins de 500 psychologues actifs dans tout le pays, un chiffre dérisoire comparé aux besoins de la population. Le ratio est d’environ 1 psychologue pour 100.000 habitants, un chiffre bien en dessous de la moyenne des pays développés, où ce ratio est souvent supérieur à 10 psychologues pour 100.000 habitants. Les infirmiers spécialisés en psychiatrie, qui jouent un rôle essentiel dans la gestion des patients en crise et dans le suivi post-hospitalisation, sont également peu nombreux. Le Maroc fait également face à un problème de fuite des cerveaux, où de nombreux professionnels de la santé mentale formés dans le pays choisissent de s’installer à l’étranger, En conséquence, le pays peine à former et à retenir suffisamment de praticiens pour répondre à la demande croissante. Notons que chaque année, une vingtaine de nouveaux psychiatres sont formés au Maroc, un chiffre dérisoire pour répondre aux besoins des patients.
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