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Hespress | Maroc | 08/06/2024 | Lire l'article original
De nombreuses affaires d’avortement continuent de passer devant les tribunaux marocains, notamment celles liées aux pratiques clandestines sévèrement réprimées par la loi. Pour beaucoup, ces pratiques représentent la seule solution face à l’interdiction stricte de l’avortement médical légal dans des circonstances inhabituelles.
Malgré les interdictions et les campagnes des autorités compétentes, les pilules abortives restent disponibles au Maroc. Importées ou volées dans les hôpitaux, elles sont revendues à plus de dix fois leur prix dans les pays où elles sont disponibles sans ordonnance, selon l’agence France Presse. Un rapport publié en mai dernier indique que les vendeurs sur Facebook demandent entre 1.500 et 2.000 dirhams (140 à 184 euros) par boîte de pilules, sans indiquer la posologie ni poser de questions sur la durée de la grossesse.
Selon l’association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin, entre 600 et 800 avortements clandestins sont réalisés chaque jour au Maroc.
Ces pratiques persistent malgré la législation marocaine. L’article 455 du Code pénal stipule que toute personne incitant à l’avortement, même sans résultat, est punie de deux mois à deux ans de prison et d’une amende de 200 à 2.000 dirhams. Le même texte prévoit ces peines pour quiconque vend des médicaments, substances, dispositifs ou objets destinés à l’avortement, même s’ils ne sont pas efficaces.
Latifa Bouchoua, militante des droits de l’homme et membre de la Fédération de la Ligue des droits des femmes (FLDF), a déclaré que la vente de ces médicaments sur les réseaux sociaux et leur accès facile représentent un danger pour la santé et la vie des femmes souhaitant avorter, car ces opérations se déroulent en secret, sans surveillance médicale, entraînant souvent des décès. Dans une déclaration à la presse, Bouchoua a souligné que le recours à ces méthodes est imposé par les lois interdisant l’avortement médical sécurisé, et que ces pratiques ont des conséquences sanitaires et sociales graves, perpétuant l’ignorance et les mauvaises pratiques.
Bouchoua a précisé que bien que les femmes soient théoriquement libres de disposer de leur corps, les lois actuelles imposent une tutelle qui les pousse vers des pratiques illégales pour interrompre leur grossesse. Elle a insisté sur la nécessité de réformer ces lois pour permettre l’avortement médical sécurisé et protéger les professionnels de la santé des poursuites judiciaires, en s’inspirant des meilleures normes en matière de droits humains.
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