Revue de presse

Et ce ne sont pas les compétences qui manquent dans cet hôpital, à l’image du docteur Daoudi et de nombreux autres qui travaillent avec les moyens du bord consciencieusement, à l’ombre des lampions.
Ce sont, précisément, ces mêmes praticiens et personnel aide-soignant qui s’y trouvent dépassés. Un autre phénomène se greffe sur ce fait, celui de la progression du cancer dans notre pays et particulièrement dans la région…

Auscultation et diagnostic

La faculté de médecine de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou étouffe sous la pression des 3 000 étudiants dont les exigences pressantes sont multiples et ne trouvent pas toutes satisfaction, notamment le volet pratique dans le cadre actuel des enseignements. Le CHU Nedir Mohamed du chef-lieu de wilaya, seul lieu de formation pour les futurs médecins, est dépassé par une demande trop élevée par rapport à la capacité de ses structures. D’où la nécessité d’«un autre CHU à Tizi Ouzou» que suggère le Pr Hocine Aït Ali, doyen de la faculté de médecine (médecine, pharmacie et chirurgie dentaire) et chef de service d’hématologie au CHU Nedir de Tizi Ouzou. «Il nous faut un autre CHU à Tizi Ouzou pour recevoir les étudiants en médecine. Un autre CHU, c’est plus d’infrastructures pour la formation pratique des étudiants», dit-il, déplorant aussi «l’encadrement insuffisant de plusieurs sections et des enseignements dispensés» du fait de la restriction des emplois du temps concernant le suivi pratique des étudiants.

Malgré une moyenne d’accès aux spécialités de médecine très élevée, la pression sur la faculté demeure permanente, selon les responsables, qui se réjouissent cependant de la chance de recevoir à chaque rentrée universitaire «les meilleurs bacheliers» avec, en moyenne, 250 nouveaux étudiants. «Avec 3 000 étudiants/an, on n’assure pas suffisamment de stages de formation par manque de structures», ajoute M. Hocine Aït Ali qui suggère 1 500 étudiants/an pour «mieux tourner». De ce fait, «c’est l’étudiant qui en souffre, qui ne reçoit pas une formation idéale», regrette-t-il. En ce qui concerne le volet en rapport avec la formation, la faculté de médecine dispose grosso modo de moyens nécessaires, à l’exception de l’encadrement pour le rang magistral parce que «les maîtres assistants ne progressent pas dans leur carrière et les enseignants des autres universités d’Algérie, notamment ceux d’Alger, ne viennent pas à Tizi Ouzou à cause de l’éloignement et de l’absence d’une prise en charge conséquente sur le plan social, telle l’assurance d’un logement», explique M. Aït Ali qui constate, perplexe, qu’il y a des postes pour le rang magistral. Le ministère donne son accord mais les candidatures se raréfient. Une situation qui le conduit à dire que la faculté de médecine reste une petite faculté sans encadrement de haut niveau où la formation en prend un coup en ce qui concerne, surtout, les maîtres assistants. «C’est la stagnation, nous avons très peu de professeurs et très peu de thèses sont soutenues», poursuit-il. Pour parer à ces lancinantes lacunes dans les meilleurs délais, les responsables de la faculté de Tizi Ouzou ont demandé à leurs confrères d’Alger en charge des enseignements d’autoriser la formation de résidents sur place par les maîtres assistants au lieu des professeurs.
«Ça a marché jusqu’à présent, l’encadrement est appréciable», estime le doyen de la faculté de médecine qui précise que, jusqu’à 2005, on recrutait une vingtaine seulement de médecins résidents avant de passer actuellement à 56.
Cela dit, le professeur insiste sur la dotation de la wilaya de Tizi Ouzou d’un deuxième CHU de 500 à 600 lits pour remédier aux divers manques relevés.
«Le CHU Nedir Mohamed est dépassé. La prise en charge du malade en pâtit, il n’y a pas d’accès facile aux soins», affirme-t-il.
En plus de l’amélioration de la qualité des soins et de l’augmentation du nombre de malades à soigner le plus rapidement possible, un autre CHU, selon lui, donnerait l’élan à la formation des étudiants : «Actuellement, nous accueillons la moitié des étudiants. Un étudiant passe uniquement une semaine de formation au lieu d’un mois. Un autre CHU nous permettra de multiplier les services et d’assurer une formation pratique adéquate.» Il annoncera la sortie pour l’année universitaire 2006/2007 de la première promotion de pharmaciens de la faculté de médecine de l’université de Tizi Ouzou.  

Lakhdar Siad

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