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La presse | Tunisie | 16/11/1931 | Lire l'article original
Le VIIe congrès de dermatologie esthétique et corrective, qui s’est tenu à Sfax les 29 et 30 octobre avec la participation d’un grand nombre de dermatologues, d’endocrinologues et de gynécologues, a traité de trois thèmes, à savoir, l’hirsutisme, l’acné tardive et les hyperhidroses.
La professeur Madiha Mseddi, chef du service de dermatologie au CHU Hédi Chaker à Sfax, explique à ce propos : « En fait, ce sont des manifestations cutanées qui ont des répercussions esthétiques, tout en ayant un profil pathologique. On a organisé une table ronde sur les ovaires polykistiques (SOPK), l’hirsutisme, l’acné et les chutes de cheveux. Donc, on a réuni divers spécialistes et on a vu le point de vue de chacun d’entre eux. Vu la structure anatomique glandulaire, l’hyperhidrose, qui est une exsudation successive aussi bien localisée que généralisée, notamment au niveau des mains et des pieds, constitue un problème très gênant ayant des répercussions aux niveaux relationnel, social et professionnel. Donc on a essayé d’associer ces structures anatomiques, notamment les follicules pilosébacées et les glandes surdorales pour parler de leurs pathologies et de leurs nuisances sur l’organisme et sur le plans de l’esthétique ainsi que du côté pratique de ces structures. »
Concernant l’acné, la professeure tient à préciser : « Il est question dans notre symposium de l’acné féminine tardive et non pas de l’acné tout court qui est théoriquement une pathologie de l’adolescent. Aujourd’hui, on a invité des spécialistes tunisiens et étrangers pour parler particulièrement de l’acné de la femme adulte avec ses implications hormonales, les préoccupations de la femme, surtout esthétiques ainsi que la prise en charge cosmétologique de cette acné.
L’un des objectifs du présent congrès est d’essayer d’établir une sorte de consensus et de planifier notre conduite concernant le bilan à demander et la conduite à tenir, surtout concernant le côté pratique de ces pathologies. »
Les travaux du congrès ont porté sur la pathologie que cache l’acné tardive ainsi que le bilan à faire comme ils ont permis de présenter les avancées du point de vue technique et thérapeutique, sachant qu’il y a des laboratoires pharmaceutiques qui ont exposé leurs produits afin de montrer qu’il y a des alternatives thérapeutiques nouvelles pour prendre en charge ce type d’acné de la femme adulte.
Chapitre prévention, la professeure Mseddi a indiqué qu’il y a toute une panoplie de précautions à prendre concernant l’hygiène mais sous contrôle médical concernant les modalités de faire la toilette, les produits utilisés, les produits de traitement et surtout les produits de maquillage qui sont très importants à préciser et qui exigent les conseils du dermatologue.
S’adressant aux femmes souffrant d’acné tardive, la professeure Mseddi tient des propos rassurants : « Aux femmes qui ont des acnés soit persistantes soit qui apparaissent de façon tardive, je tiens à dire que ce n’est pas une fatalité et qu’il y a toujours une solution, c’est-à-dire des thérapeuties adaptées à cette pathologie ».
Le professeur Philippe Humbert tient les mêmes propos, affirmant que la maladie, qui atteint 10% des femmes âgées entre 35 et 40 ans, peut être traitée efficacement. « A condition, pour le médecin, de s’assurer qu’il s’agit bien d’une acné et non pas d’une folliculite et de faire les explorations nécessaires portant sur les causes éventuellement hormonales ainsi que le cycle et de procéder à un examen clinique afin de rechercher les signes d’excès d’hormones masculines, de poils, de perte de cheveux, etc. Il est nécessaire de voir également du côté de l’alimentation car on sait que l’alimentation sucrée, particulièrement chez certaines personnes, peut provoquer l’acné. Par contre, si on n’a pas de cause particulière, il y a un médicament qui s’appelle l’isotrétinoïne, qui peut être donné, bien sûr sous couvert de contraception et qui donne de bons résultats ».
Quant aux moyens préventifs, le professeur Humbert conseille : « Il faut éviter d’agresser sa peau, c’est-à-dire ne pas utiliser de savon agressif, ne pas se projeter de l’eau sur la peau, ne pas pulvériser de l’eau sur la peau parce que cela entraîne des peaux réactives. Donc il faut utiliser des nettoyants, bien hydrater sa peau et utiliser les traitements médicamenteux locaux prescrits par le dermatologue. L’essentiel est que le dermatologue possède aujourd’hui les moyens de traiter efficacement cette maladie, en s’attaquant à la cause. En fait, il y a des avancées médicales très importantes qui sont connues depuis quelques années mais le plus important c’est que, aujourd’hui, les médecins se les sont approprié. Ils sont actuellement très à l’aise avec cette pathologie qu’ils comprennent parfaitement, ce qui leur permet de mettre facilement en route les connaissances acquises à son sujet et de la prendre en charge avec beaucoup de réussite ».
Taieb LAJILI
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