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Algérie A propos de l’éthique médicale (2ème partie)

El Watan | Algérie | 11/12/2006 | Lire l'article original

L’abus des examens complémentaires est souvent « justifié » par la nécessité d’amortir le matériel mais la boulimie du gain constitue sûrement aussi l’argument qui anime, il faut le dire, ce comportement chez certains de nos confrères. C’est ainsi que des endoscopies sont pratiquées larga manu et que des échocardiographies et des dopplers sont prescrits sans justification. Des électroencéphalogrammes sont imposés à tous les malades qui consultent pour de banales céphalées ou pour des crises d’angoisse. Des échographies sont pratiquées tous les 15 jours pour des suivis de grossesses, etc.

Quant aux actes médico-chirurgicaux, ils sont exécutés de façon inconsidérée. La pratique systématique de la césarienne est l’acte le plus couramment constaté. Il rapporte plus d’argent que l’accouchement par voie basse, c’est pourquoi, il a la préférence de certains gynécologues accoucheurs. Le ministre de la Santé s’en est ému. Il a affirmé – ses propos ont été rapportés par la presse nationale que « des césariennes sont pratiquées sans aucune justification et des malades sont détournés du secteur public vers le privé ». Ainsi, l’administration est au courant de telles pratiques. Nous sommes en droit de nous demander pourquoi la loi n’est pas appliquée dans ces cas. « La loi peut bien statuer qu’il y aura des privilèges », a dit Rousseau (Du contrat social). Sommes-nous dans ces cas de figure ? Si l’ordre institutionnel n’est pas respecté, il est vain de vouloir installer un ordre médical et plus généralement un ordre social. Revers de la médaille.

C’est l’administration qui interdit ou perturbe l’organisation libre de la profession médicale qui en déplore les dérives. Sous d’autres cieux, cela s’appelle un cercle vicieux. La médecine est devenue pour nombre de nos confrères une véritable entreprise commerciale. Ces pratiques montrent bien que la santé du sujet n’est pas toujours la préoccupation première de ces médecins. Il s’agit d’une stratégie où le malade est de toute évidence au centre d’une conspiration qui convoite son portefeuille. L’intérêt pour sa souffrance passe au second plan.

« ...J’ai chaque jour essayé de soigner la souffrance sans jamais en tirer profit... » Ce propos de M. Boucebci est comme une mise en garde qui avertit du risque de la dérive mercantile de l’acte médical et de la difficulté à résister à la tentation qui aliène toujours dans ces cas l’indépendance du médecin. L’article 10 du code de déontologie le rappelle. La difficulté à résister à la tentation du pouvoir que donne le statut de médecin par sa proximité avec l’appareil judiciaire – par le biais des expertises notamment – est un piège dans lequel il est difficile de ne pas tomber. Le profit qu’une telle situation peut générer aiguise les appétits. L’expertise médico-légale est une situation qui piège souvent le médecin, certains médecins. Le praticien le psychiatre plus que tout autre est concerné cède alors à l’illusion de la toute puissance que confère un tel rôle... social.

Il oublie la mission de protection des droits du malade pour laquelle il a été commis expert, pour se mettre au service de ses désirs, de ses desseins ou de ceux qui le sollicitent ou de tout autre considération toujours éloignée de l’intérêt du sujet. Le pouvoir et plus prosaïquement le gain financier constituent le profit immédiat recherché. La corruption qui est la règle dans ces cas supplante l’intérêt du malade dont la dignité et la liberté sont menacées. La morale professionnelle, la morale tout court, est foulée aux pieds. Ces cas de figure ne sont malheureusement pas rares chez nous. Cela n’est pas une faute médicale grave, c’est un crime. Les articles 77 et 78 (paragraphe 6, exercice en clientèle privée) réglementent clairement les informations qui doivent figurer sur les ordonnances, les cartes de visite et les plaques. Nom, prénom, adresse, numéro de téléphone, horaires de consultation, les titres, les fonctions et les qualifications reconnues. Les dimensions de la plaque ne peuvent dépasser 25x30 cm. Cette loi n’est pas respectée et un désordre innommable caractérise cet aspect de la profession médicale. Il n’est point nécessaire de faire des commentaires.

Exercice illégal de la médecine

Ces exemples d’entêtes d’ordonnance et de cartes de visite sont édifiants.

  • Docteur X, spécialiste en médecine interne. Diabète, maladies endocrines, obésité. Gastroentérologie, estomac, intestins, foie et voies biliaires. Néphrologie. Rhumatologie.
  • Docteur Y, spécialiste en cardiologie. Cœur et vaisseaux, hypertension artérielle. Electrocardiographie, échographie. Sclérose des varices.
  • Docteur Z, spécialiste en gynécologie, maladie des seins, suivi de grossesse, stérilité du couple, contraception. Echographie...
  • Docteur W, spécialiste en neurologie. Maladies de la tête, des nerfs et des muscles. Epilepsie, paralysie, colonne. Electroencéphalographie.
  • Docteur V, psychiatre. Angoisse, phobies, dépressions, troubles psychiques de l’enfant, épilepsie, migraine..., médecine générale.

Ces exemples d’entêtes d’ordonnance, relevées dans la vie médicale, violent la loi et l’administration en est informée. En septembre 1997, tous les médecins ont reçu une note du ministère qui rappelle les termes de la loi et invite sous peine de sanctions les confrères à s’y conformer. Aucune sanction n’a été prise. Ces entêtes d’ordonnance n’informent pas le malade qui est ici considéré comme un attardé incapable de comprendre. Elles témoignent de la hantise du praticien de ne pas être reconnu par le futur « client », mais elles trahissent surtout l’inquiétude quasi morbide d’un médecin qui a l’intime conviction de ne pas être compris et qui a peur que ses compétences ne soient pas identifiées.

Il risque de ne pas brasser large, car il est supposé que le client potentiel ne sache pas ce qu’est un cardiologue, un psychiatre ou un neurologue. Il faut lui expliquer de quels organes chacun des spécialistes s’occupe et surtout quels types d’examens complémentaires il a la compétence de réaliser. Bien sûr, pour choisir le médecin à consulter, le sujet aura d’abord fait le diagnostic de son mal. C’est son foie, son cœur, sa colonne vertébrale, etc. Cette inflation de l’information qui déstabilise dans tous les cas le malade est souvent à l’origine de conflits entre les praticiens qui considèrent que leurs intérêts sont menacés par le confrère voisin.

Ces pratiques, qui participent du charlatanisme et celui-ci est proscrit par le code algérien de déontologie médical - article 31, paragraphe 1, devoirs généraux - sont point par point identiques à celles utilisées pour leur publicité par les guérisseurs traditionnels. Le charlatan est « ... un bonimenteur qui vendait ses drogues et arrachait les dents sur la place publique... ». C’est aussi « ... un guérisseur qui prétend connaître des remèdes magiques... ». C’est encore « ... par extension un médecin incompétent et peu scrupuleux, une personne qui abuse de la crédulité d’autrui... » (Dictionnaire encyclopédique de la langue française). Les guérisseurs ont toutefois modernisé leurs activités. Ils ne sont plus sur les places publiques et les marchés. Ils sont dans la presse et sur Internet.

C’est ainsi que nous pouvons régulièrement lire dans les journaux des annonces de sujets qui prétendent avoir trouvé tous les « remèdes à nos maux ». Jugez-en. Après avoir fait des « recherches scientfiques », cette personne affirme « soigner par des plantes naturelles le goitre, les kystes, le fibrome, les tumeurs, l’angoisse, les troubles du sommeil... et rajeunir les sujets en donnant éclat de beauté et de jeunesse à la peau ». Cette autre personne prétend fabriquer du miel spécifique « aux maladies du rein, à l’impuissance, à la chute de cheveux... ». Celui-ci, guérisseur et magnétiseur, soigne, quand à lui, « les maladies psychiatriques, les méningites, les caillots de sang, les allergies, la prostate... ».

Ce dernier, herboriste de son état, a soussigné et certifié, dans une déclaration distribuée au public, qu’il a découvert un produit contre le SIDA. Tous ces guérisseurs sont dans leur rôle – et celui-ci leur est implicitement ou explicitement reconnu par le groupe social – quand ils se contentent de leur activité de guérisseurs traditionnels. Ils sortent de ce cadre quand ils se revendiquent de la science et/ou de la médecine. Exercice illégal de la médecine ? Certainement. Imposture aussi, car se prévaloir de la science, en particulier dans le domaine médical, n’est rien d’autre que cela. Tout cela fait désordre. Et à propos d’exercice illégal de la médecine, il n’est pas inopportun de rappeler à certains de nos collègues psychologues que la loi leur interdit toute prescription médicamenteuse.

Certains parmi ces collègues n’hésitent pas, en effet, à prescrire des tranquillisants sur des morceaux de papier « anonymes » et à diriger les malades vers des pharmacies complaisantes pour y être servis. Plaques et « panneaux de signalisation » sont apposés de façon anarchique à l’entrée de nos villes, sur les carrefours de nos rues et les murs de nos immeubles. Voici pourtant ce que l’article 20 (paragraphe 1, devoirs généraux) dit : « La médecine et la chirurgie dentaire ne doivent pas être pratiquées comme un commerce. Tous les procédés directs ou indirects de publicité sont interdits à tout médecin ou chirurgien dentiste ».

Il n’y a qu’à parcourir les quartiers de nos villes pour constater l’anarchie manifeste qui caractérise ces infractions au code de déontologie médicale. Les plaques sont placées pêle-mêle, et il est difficile de distinguer celle du médecin de celle du couturier ou du mécanicien du coin. Quant aux dimensions, chacun y va de sa propre initiative et des desseins qu’il s’est assigné. Elles sont dans tous les cas proportionnelles au désir du praticien d’être repéré au plus vite et de ne pas perdre le client au bénéfice d’un rival potentiel. Attirer coûte que coûte le malade. Tout porte à croire que le médecin vit dans l’angoisse permanente de ne pas être trouvé ou retrouvé par le patient. La stratégie consiste « à le tenir par la main » et à le mener tout droit vers soi. Le risque étant qu’il se trompe de direction ou d’immeuble. « Suivez la flèche ». Des conflits entre médecins ont souvent émaillé ce type de dérive éthique. Concurrence déloyale s’il en est. « Le détournement et la tentative de détournement de la clientèle sont interdits », article 62, paragraphe 4 du code de déontologie. (A suivre)

L’auteur est Psychiatre Docteur en sciences biomédicales Secrétaire général du conseil de l’ordre - Section ordinale régionale de Tizi Ouzou

Mahmoud Boudarène

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