L’année dernière, au Royaume-Uni, un scandale avait
éclaté au sujet du dextropropoxyphène. L’usage de ces
gélules prescrites contre la douleur serait à l’origine d’intoxications
mortelles. Quelque temps après,c’est au tour de la Suède de
retirer du marché tous les produits contenant cette molécule, après
avoir constaté que plus de 200 décès par an étaient
enregistrés. Au Maroc, rien n’a encore été entrepris.
Le dextropropoxyphène associé a été retiré
successivement de trois pays européens, Suisse (2003), Royaume-Uni (2005)
et Suède (2005).
Cet antalgique opiacé est disponible au Maroc sous différents noms
commerciaux, de type Di-antalvic. Ces produits pharmaceutiques suscitent un réel
débat dans d’autres pays et présentent un danger potentiel
eu égard aux intoxications occasionnées. En fait, les spécialistes
étrangers relèvent que le risque lié à cette molécule
consiste en sa durée dans le sang. Cela se traduit par une élimination
plasmatique très lente, allant de 15 à 34 heures. Toutefois, il
faut préciser que le danger que pourrait représenter le dextro est
lié à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le surdosage revêt
un aspect particulier. En fait, ingurgité à forte dose, les répercussions
gagnent en ampleur. D’ailleurs, tous les décès enregistrés
un peu partout dans le monde, même s’ils restent rares, sont principalement
dus au surdosage.
A noter également que c’est lorsqu’il est associé à
l’alcool que le dextro devient plus dangereux. Tout comme lorsqu’il
est associé à des sédatifs, contenant déjà
des dérivés morphiniques, dont la dose dans le corps atteint des
proportions importantes, augmentant ainsi les risques. Des études réalisées
dans les pays concernés par le retrait indiquent que les intoxications
au dextro se caractérisent par leur extrême gravité notamment
par certaines manifestations tels, la dépression respiratoire, le trouble
de la conscience ou du rythme cardiaque...
Quid du Maroc ?
La commercialisation au Maroc des produits incriminés n’est pas
soumise à prescription, même si certains pharmaciens de la place
s’accordent tous à dire que ces médicaments doivent être
délivrés sous ordonnance. Ainsi, le danger est bel et bien réel
et les conséquences qui peuvent en résulter son incommensurables.
D’autant plus que l’automédication est une pratique très
courante au Maro, alors que l’ignorance de l’origine du mal ou de
la pathologie aboutit toujours à une erreur de diagnostic. L’accès
à toute sorte de produits, de la simple aspirine jusqu’au plus
ravageur des corticoïdes, ne nécessite pas plus d’effort que
pour acheter une tablette de chocolat. Face à cette situation alarmante,
la vigilance reste de mise dans l’attente d’une intervention du
ministère de la Santé publique au Maroc.
M. B
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