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El Moudjahid | Algérie | 10/05/2011 | Lire l'article original
« J’espère bien car ça commence à devenir long », soupire sagement son fils dont l’attitude calme et « zen » qu’on connaît aux gens du Sud contraste fortement avec celle d’un homme d’un certain âge qui, une radiographie dans sa main, tient difficilement son épouse laquelle n’en finit pas de vomir à même le sol du couloir avant de s’écrouler carrément.
« Allez, l’encourage-t-il, nous allons partir dans une clinique privée. Ici, il n’y a pas de médecins capables ! Ce sont juste des enfants qui apprennent la médecine sur notre dos ». Allusion faite aux étudiants résidents qui manquent visiblement d’un encadrement adéquat. Ce genre de scène aux urgences du CHU Mustapha-Bacha et sans doute au niveau de tous les hôpitaux est légion.
Vue de l’extérieur, la structure donne fière allure mais une fois dedans, l’impression sera tout autre. Il est près de 22 h et les gens affluent dans tous les sens, les va-et-vient des médecins et infirmiers sont incessants alors que ici et là, des patients se tordent de douleur et souffrent le martyr.
Les nerfs sont à fleur de peau et la moindre étincelle met aisément le feu aux poudres. « Notre quotidien est ainsi fait, on vit avec », nous affirme un jeune médecin qui indiquera que ceci est une question d’habitude. Une habitude qui ne plaît cependant pas à tout le monde, notamment les accompagnateurs des patients lesquels se plaignent de la prise en charge médicale des malades. « C’est vraiment la pagaille ! Le personnel médical est dépassé. Pour se faire examiner, il faut patienter une éternité », raconte avec amertume un jeune homme qui accompagne sa maman prise d’un malaise.
« C’est la pagaille ! »
Les plus chanceux font intervenir leurs connaissances pour se retrouver en un tour de magie sur la table du médecin, au grand dam de ceux qui se trouvent depuis longtemps à la salle d’attente. Avec une seule salle de soins, on peut imaginer que ceci est insuffisant, ce qui n’est pas de l’avis des spécialistes. « Je ne pense pas qu’il y a un déficit en matière de couverture », confirme un jeune médecin qui exerce dans la salle de chirurgie et suture, assurant que le nombre des médecins est loin d’être négligeable.
Il existe une autre salle réservée à la neurochirurgie qui se trouve en face de la pharmacie et à l’intérieur de laquelle, nous apercevons une femme-médecin résidente préoccupée par la lecture. « C’est juste une question d’organisation », estime de son côté un infirmier lorsque nous évoquons avec lui un probable manque d’effectif.
22 h 45, nous prenons la température du côté du service des urgences chirurgicales infantiles où les choses se passent comme il se doit, idem au niveau de la cardiologie et à Bichat (orthopédie) dont l’organisation et la prise en charge des patients ne souffrent d’aucune anomalie.
Retour aux urgences. Il est 23 h passées et à mesure que le temps passe, l’affluence s’accroît pour atteindre son apogée.
Sans décliner notre identité, nous apprenons auprès de l’agent de réception qu’une moyenne de 500 patients affluent chaque nuit aux urgences du CHU Mustapha-Bacha. « Aujourd’hui c’est rien par rapport à certaines nuits où l’on ne s’arrête pratiquement pas jusqu’au petit matin mais généralement, la pression commence à tomber à partir de minuit », nous confie-t-il entre deux opérations d’enregistrement des patients sur le registre où sont consignées tous les noms des patients. Toutefois, Une grande partie des malades sont évacués vers d’autres services tels l’orthopédie ou la cardiologie.
« Les urgences sont considérées comme étant un centre de tri. Les malades qui y pénètrent ne sont pas forcément examinés par nos soins », abonde dans ce sens un médecin externe qui découvre pour la première fois le travail de garde.
Vers minuit, le couloir des urgences se désemplit peu et un calme olympien se substitue aux brouhahas et autres cris de toute à l’heure.
Dehors, à l’entrée des urgences, des sanglots de femmes percent la quiétude de la nuit. Renseignement pris : il s’agit des proches d’un quinquagénaire qui a rendu l’âme après être tombé dans le coma causé par une AVC alors qu’à quelques pas d’ici, un homme jubile et crie à qui veut l’entendre qu’il est l’heureux papa d’un joli garçon. C’est cela aussi un hôpital…
S.A.M.
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