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La Tribune | Algérie | 06/03/2011 | Lire l'article original
Toutefois, la wilaya de Batna aura été la première à mettre en place un réseau médical de prise en charge de la douleur dont la mission est de se rapprocher des personnes (cancéreuses notamment) en vue de leur dispenser des soins à domicile. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Beaucoup d’espaces, voire d’initiatives du genre sont essentiels pour venir en aide aux personnes qui souffrent. Constantine aura émis en octobre 2010 le vœu de réaliser un premier centre de soins antidouleur au terme de deux journées organisées par des médecins de la santé publique (SNMSP). L’appel a été lancé mais il paraît que la sollicitation n’a pas trouvé une oreille attentive. Sinon, il existe un programme de la réforme hospitalière en action et aucune suggestion n’est apte à le perturber.
Pourtant, un cri est lancé par des spécialistes qui considèrent la douleur comme une «pathologie» recommandant une attention particulière. Celle de bénéficier de véritables «pavillons» de soins dotés de médecins, infirmiers spécialisés qui y seront affectés. C’est un véritable problème de santé publique. Au point que les spécialistes le classent partie intégrante du plan national de lutte contre le cancer. «Les cancéreux doivent bénéficier d’une attention particulière des pouvoirs publics. Ils devraient être allégés du moins par des soins antidouleur», déplore un professeur. De surcroît, la médication unique est fortement recommandée par les médecins, une manière de codifier et d’uniformiser la prise en charge à travers toutes les structures de soins du pays. «Au-delà de trois mois, la douleur est dite chronique après avoir sévi en valeur aiguë. C’est à partir de là que sa prise en charge devra être enclenchée pour apaiser les maux du patient. Pour conduire son traitement, la douleur doit être considérée comme un phénomène complexe revêtant un aspect multidimensionnel (sensoriel, affectif-émotionnel, cognitif et comportemental», souligne une source médicale.
Le diagnostic s’impose d’emblée en vue de détecter son origine, voire les facteurs qui la déclenchent», estiment des spécialistes. Une étape prépondérante quant à l’orientation du choix thérapeutique. Elle englobe un questionnaire se rapportant le plus souvent aux antécédents, histoires de la douleur, interventions… «Il est aussi nécessaire d’effectuer un examen clinique et neurologique et l’analyse du système nerveux s’il est directement impliqué.» Des cliniciens évoquent des facteurs psychosociaux susceptibles d’entretenir la douleur notamment dans le cas de dépression et de conflits familiaux. «La prise en charge de la douleur est à la fois évaluative et thérapeutique.» En matière de traitement, les médecins préconisent un large spectre de soins tenant en compte la nature et le type du mal. Parfois, seule une thérapie comportementale est nécessaire. Celle-ci n’implique pas une administration médicamenteuse et aucune chirurgie n’est permise. Ainsi, la psychothérapie, la kinésithérapie, l’acupuncture apaisent les personnes souffrantes. Alors que la douleur aiguë décrite comme vive ou persistante peut être soulagée par des antalgiques classiques de différentes puissances, tels que le paracétamol, l’aspirine, la codéine ou la morphine. Mais, sachant que la douleur est caractérisée par un profil «évolutif», il importe d’anticiper ses batteries de lutte. Un plateau spécialisé comprenant une chirurgie moderne pour les cas extrêmes est requis. La Direction de la santé et les acteurs des différents centres de soins devraient proposer un prototype et la tutelle s’ouvrir davantage aux propositions des spécialistes pour établir un lien direct entre la douleur et ses structures d’accompagnement. Des efforts sur la création de salles de soins sont au programme du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Cependant, la nécessité de créer des «pavillons» autonomes aptes à accueillir des personnes courbatues demeure une priorité de la santé publique.
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
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