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Le quotidien d'Oran | Algérie | 08/03/2010 | Lire l'article original
Ces deux transplantations sont la douzième et treizième réalisées par l'équipe dirigée par le Pr Attar et les deux premières inscrites dans le programme de cette année. Ces opérations, considérées par l'équipe d'Attar comme étant réussies, ont une particularité : les premières transplantations effectuées à des jeunes. Ce qui revient à «une cassure d'un tabou», selon les dires d'Attar. Ce dernier, lors de notre rencontre, tient à souligner l'apport et l'engagement de Mme Ayadi, la néphrologue, «qui a sacrifié sa vie familiale pour veiller quarante-huit heures sans fermer l'œil les deux transplantés». Il précise l'engagement et le dévouement du docteur M'barek, pneumo-phtisiologue et Mme Benslimane, la pharmacienne. Tenant à rendre justice à tous ceux qui ont participé à la réussite de ces deux interventions, le chef de service évoquera tout le personnel paramédical qui «s'est donné corps et âme sans le moindre intéressement.»
Dans cet ordre d'idée, nous apprenons que la préparation d'une transplantation nécessite pas moins de trois mois d'analyses et de bilans très approfondis. Il notera le concours précieux d'un immunologiste de l'hôpital de Blida qui s'est chargé du typage dit HLA qui précise la compatibilité ou non entre le donneur et le receveur du rein. Ouvrant ce chapitre, le Pr Attar rappellera que son service dispose du laboratoire approprié pour réaliser ce type d'investigation. Il lui manque juste une compétence «un biochimiste ou un immunologiste», souligne-t-il. Ceux qui assuraient ce travail dans son service ont été transférés à l'EHU du 1er Novembre où ils doivent s'ennuyer à en crever. Un tel renforcement du service d'urologie du CHU Oran évitera aux candidats à la transplantation, déjà éprouvés physiquement, des déplacements éreintants jusqu'à Blida, précise notre interlocuteur.
Abordant la question d'un autre côté, l'on apprendra qu'une opération de transplantation rénale à l'étranger coûte au Trésor public ou au particulier l'équivalent de 1,5 milliard de centimes. Or, son prix ne dépassera pas les 250 millions de centimes au service d'urologie du CHU Oran. Rien que l'hospitalisation en France d'un transplanté se prolonge trois mois au minimum et celle du donneur requiert un mois. Le professeur Attar estime, dans ce cadre, légitime de réclamer des «intéressements» à son équipe qui a «acquis la main» et qui a «fait ses preuves, puisque les treize opérations réalisées ont connu un franc succès». Dans cet ordre d'idée, notre interlocuteur affirme «qu'il est grand temps d'ouvrir un sérieux débat sur ce point.» En attendant, sur son agenda, le nombre de candidats à la transplantation ne fait que grossir. Deux autres cas sont déjà en phase de préparation. Mais attention à l'usure et à la démotivation qui guette cette équipe qui n'a plus rien à prouver sur son dévouement et son sens de la responsabilité.
par Ziad Salah
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