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L'Opinion | Maroc | 17/04/2025 | Lire l'article original
Une nouvelle étude publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature a récemment permis à une équipe de scientifiques marocains de franchir une étape inédite : séquencer l’ADN complet de 109 personnes, pour établir une première carte de la diversité génétique du Maroc. Ces travaux s’inscrivent dans le Moroccan Genome Project, un effort local pour combler un vide dans les grandes bases de données génétiques mondiales, qui représentent mal les populations nord-africaines. Même les projets dédiés à l’Afrique, comme l’AGVP (African Genome Variation Project), ont exclu cette région.
Les participants – tous volontaires – ont été recrutés à Casablanca, Agadir et Laâyoune. En analysant leur génome complet, les chercheurs ont pu collecter des données essentielles sur les variantes génétiques présentes dans le pays. Il s’agit d’un premier socle de connaissance, pensé pour servir de base à des recherches futures en santé publique, génomique humaine et médecine de précision.
L’analyse a révélé plus de 27 millions de variations dans le code génétique des personnes étudiées. Parmi elles, environ 1,4 million sont considérées comme inédites, car elles n’avaient jamais été répertoriées dans les grandes bases internationales. Ces découvertes viennent enrichir le catalogue mondial de la diversité génétique. Certaines de ces variantes sont très fréquentes dans la population marocaine, mais rares, voire absentes, ailleurs dans le monde. Les chercheurs ont compté plus de 15.000 variantes avec ce profil. Ces résultats montrent que les populations du Maroc ont des caractéristiques génétiques distinctes, qui ne peuvent être représentées fidèlement par les modèles utilisés jusqu’ici. Toutefois, les auteurs prennent soin de souligner qu’ils ne tirent pas de conclusions cliniques de ces résultats : «Cette étude ne vise pas à établir des liens avec des maladies précises, mais à créer une base de données fiable pour soutenir la recherche biomédicale».
Au-delà de l’identification des variantes, les chercheurs ont généré un génome de référence basé sur les versions les plus fréquentes de chaque gène chez les participants étudiés. Ce modèle, baptisé Moroccan Major Allele Reference Genome (MMARG), reflète mieux la diversité génétique locale que les modèles standards comme GRCh38 (Genome Reference Consortium HumanBuild 38), construits à partir d’un échantillon d’origine américaine et européenne. Le MMARG ne remplace pas ces références, mais les complète : il peut améliorer la précision de l’interprétation des données ADN lorsqu’elles concernent des personnes d’origine marocaine.
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